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Tags en exploitation : jusqu’où iront-ils, s’interroge la FDSEA 29

En fin de semaine dernière, plusieurs tags ont été découverts sur deux exploitations agricoles de Plonévez-Porzay, dont celle de Jean-Alain Divanac’h, le président de la FDSEA du Finistère. Encore sous le choc, il s’interroge : mais jusqu’où sont prêts à aller ces extrémistes pour faire passer leurs idées ?

De gauche à droite : Jean Tromeur, président de la section des anciens exploitants de la FDSEA, Alexandre Castrec, président des JA, Jean-Alain et Guillaume Divanac’h, producteurs de lait et de porc à Plonévez Porzay, et Thierry Marchal, secrétaire général de la FDSEA.

"Élevage = nazisme, FNSEA mafia, Auschitz n’a jamais fermé". Ces tags non signés, inscrits sur les murs du silo, Guillaume Divanac’h les a trouvés vendredi matin, en arrivant au travail. "C’est très violent, témoigne Jean-Alain, son père. Savoir que quelqu’un est entré chez vous…".

Tags en exploitation

FDSEA et FNSEA visées

Encore sous le choc, le président de la FDSEA du Finistère a tenu à s’exprimer devant la presse, lundi matin. "À travers moi, c’est le syndicat qui est visé". Et de commencer par rappeler que la FNSEA, elle aussi visée par les tags, est un syndicat reconnu, à l’assise territoriale forte, grâce à ses syndicats locaux et ses sections de production. "Nos idées sont majoritaires, rajoute Thierry Marchal, le secrétaire général de la FDSEA 29. Et nous remportons régulièrement les élections à la chambre d’agriculture".

 

Des insultes qui font peur

"Qu’on puisse comparer l’élevage au nazisme est choquant, rajoute aussitôt Jean Tromeur, le président de la section des anciens exploitants de la FDSEA. Certes, il n’y a plus grand monde qui ait connu cette époque. Mais nous, les anciens, nous ne comprenons pas qu’on puisse faire de tels parallèles ! Il y a une volonté de casser l’élevage". "Et d’utiliser n’importe quel moyen pour arriver à leurs fins", complète Jean-Alain Divanac’h.
Une volonté qui heurte et déstabilise aussi les jeunes agriculteurs. "J’ai grandi sur la ferme, explique Guillaume Divanac’h. Je suis passionné par mon métier et j’aime mes animaux. C’est l’investissement d’une vie ! Je ne comprends pas comment des gens peuvent réagir de la sorte". "Ces insultes font mal. Et font peur, reconnaît Alexandre Castrec, le président des JA. Il va devenir compliqué de trouver des jeunes motivés, pour devenir chefs d’exploitation ou salariés. Les agriculteurs en ont assez d’être stigmatisés".

C'est l'économie de nos territoires qui est en jeu !

Aux élus de prendre leurs responsabilités

Au-delà d’un parallèle qu’ils jugent "insupportable", les responsables FDSEA et JA veulent aussi dénoncer l’attitude de certains élus et responsables d’associations "à la frontière de l’admissible" pour promouvoir le RIP, le référendum d’initiative partagée qui veut, entre autres, mettre fin à l’élevage en bâtiment, sans accès possible au plein air. Et de citer Jean-Charles Larsonneur, le député finistérien qui, début juillet, comparait l’élevage breton à "un holocauste quotidien".
"Je suis effaré du nombre d’élus qui cautionnent ce RIP,
indique Jean-Alain Divanac’h. Ils écoutent réseaux sociaux et sondages et laissent une minorité imposer leur manière de voir. Il est temps qu’ils prennent leurs responsabilités".
Si le président de la FDSEA prend bonne note de la réaction du préfet du Finistère, qui "s’associe à la colère et l’émotion des éleveurs" et souhaite que "les services de gendarmerie retrouvent rapidement les auteurs de ces actes", il attend maintenant des actes. "La cellule Demeter, mise en place par le ministère de l’agriculture, le ministère de l’Intérieur et la gendarmerie, doit servir à dire stop aux activistes qui oeuvrent contre notre métier. On ne refuse pas le dialogue. Mais on ne peut pas tolérer ces méthodes de voyou". Et les responsables FDSEA et JA de mettre en avant les évolutions incessantes de leurs pratiques pour répondre aux attentes des consommateurs. "On a du mal à comprendre ces attaques et le manque de soutien de nos élus qui, lors du confinement, réclamaient l’autonomie alimentaire. C’est l’économie de nos territoires qui est en jeu !"

 

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