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Au haras du Blavet, "une fabrique de formules 1"

Erwan Robin a créé il y a 12 ans le haras du Blavet à Hennebont. Si ce maréchal ferrant de formation continue à bichonner les aplombs des chevaux, il les élève aussi, de selle pour les concours hippiques et fait naître dans son haras de futurs chevaux de courses. Tour d’écurie de formules 1.

Erwan Robin a créé le Haras du Blavet voilà 12 ans qu’il mène avec l’appui de son épouse pour la comptabilité et d’Anaïs Boudet, salariée.

"Il est superbe. 19 Princess Lovely, c’est l’un des plus beaux numéros que l’on a fait. On est un peu tendu, c’est un moment important la préparation de ces futurs chevaux de course", pointe Erwan Robin en passant au pied de la stalle de ce pur-sang anglais, un beau baie brun. Dans quelques jours,
il sera présenté, avec huit autres poulains du haras, à Deauville, pour la prestigieuse vente Arqana de yearlings. Prévue cet été, la vente de l’année de ces poulains de 18 mois, élites de la production française, s’est vue reportée, Covid oblige.
Objectif ? Espérer avant tout la levée des dernières restrictions et de permettre aux acheteurs étrangers d’y participer tant les enjeux financiers sont importants pour ce secteur. "Les acheteurs, français et étrangers, jusqu’à présent, étaient en nombre très réduits", résume t-il de l’enjeu, éludant d’un revers de main les sommes astronomiques engagées alors sur la côte Normande à la faveur de cette vente de formules 1 sur pattes. "Mon année se joue la dessus, si c’est bon j’investis, sinon...". Un métier aléatoire. Alors, à côté de cette activité de poulinage qui consiste à faire naître des chevaux de courses, développée au fil des ans, pour assurer une régularité de revenus, Erwan Robin associe l’élevage et la pension de chevaux de selle pour les concours hippiques. Reste que, "suivant le lieu et la course, l’impact en termes de vente de produits et de génétique, n’est pas le même". Et ce, sans oublier son activité première de maréchal ferrant, celle qui l’a fait entrer dans le cercle du cheval.

PrIncess lovely

Passion de l’élevage et de la maréchalerie

"J’avais 18 ans, j’étais en première, mes parents rêvaient de me voir faire des études longues. Je suis parti en apprentissage en Normandie, au CFA de Saint-Hilaire-du-Harcouët et j’ai trouvé mon patron dans le Pays d’Auge, la clientèle du pur-sang anglais". De ses six années d’apprentissage au sein de ce haras, l’éleveur âgé aujourd’hui de 45 ans a gardé la passion des chevaux de courses et une spécialité, "celle de l’orthopédie des foals, ces poulains de 6 mois. On essaie de préparer des yearlings avec de bonnes positions. Plus c’est fait tôt et moins il y a de séquelles", note-t-il avec près de 200 chevaux à entretenir en Bretagne. "La maréchalerie, c’est un super métier mais très physique, il faut anticiper les douleurs et se reconvertir". Alors en 2008, le maréchal reprend une ancienne exploitation laitière sur 12 ha. Aujourd’hui, sur 50 ha, acquis en propre et en location, l’éleveur accueille en pension une vingtaine de juments, autant qu’il élève pour produire des chevaux de selle, et ses futurs yearlings de 18 mois. "Il faut s’occuper de 30 poulinages par an*, c’est beaucoup de stress, sans compter la période des chaleurs à surveiller car nos juments sont saillies en monte naturelle en Normandie. Quand elles sont prêtes à ovuler, on réserve l’étalon et la jument part pour se faire saillir", explique t-il. Et c’est aussi tout le travail de préparation des yearlings pour la vente, "il faut les faire beaux, biens musclés, qu’ils marchent bien sur le ring. S’ils ne sont pas beaux ou se blessent, tout est remis en cause, mon année se joue là dessus", et c’est un travail quotidien pour chaque cheval, en carrière et à la longe, qu’ils ne sont pas trop de deux à effectuer quotidiennement avec la salariée, Anaïs Boudet.
Plusieurs métiers en un et de nombreux savoir-faire acquis "au gré du temps et des élevages où j’ai travaillé, j’ai gardé les choses qui me semblaient intéressantes en échangeant aussi, l’élevage, c’est un métier du vivant fait de passion".

* On paye le poulain de 48 heures vivant, quand il est sur la paille, pas avant"

GOOD VIBRATION

➤ Meilleur cheval, celui "qui m’a fait vibrer" : Afandem, "il a couru de belles arrivées !"
➤ Plus belle course : "On a fait 3e à Arlington Million aux États-Unis ", une course pour les chevaux âgés de trois ans, "c’est très prestigieux"
➤ Plus belle jument : Skipéria, "elle a fini sa carrière en gagnant deux Quinté à Paris".
➤ Hommage à un haras breton, "il vient de faire 4e au grand prix de l’Arc de Triomphe à Paris, c’est la course la plus prestigieuse au monde ! Avoir un cheval dans les cinq premier, c’est exceptionnel".

 

 

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