Escamob : Prendre de la hauteur facilement et en toute sécurité
Ancien technicien arboriculture à la coopérative Agrial, Jean-Marie Cailly profite de sa retraite à l’ombre des pommiers. Il vient d’inventer l’Escamob (comprenez escabeau mobile), machine destinée à tailler les arbres en hauteur, en sécurité et dans de bonnes conditions de travail. Rencontre.

Jean-Marie Cailly a passé quelques années à faire des préconisations de taille. Il avait lui-même un verger mais, à chaque fois qu’il fallait tailler à plus de 2,50 mètres, "c’était la galère", avoue-t-il. "Il fallait que je monte dans des engins non homologués car une vraie nacelle, ça coûte un bras. En 2004, l’idée m’a trotté dans la tête de concevoir une machine destinée à la taille des branches, en hauteur et en sécurité. C’est donc un vieux rêve que je viens de réaliser. J’ai essayé d’optimiser ce que j’aurais voulu avoir".
Le cahier des charges
"J’ai souhaité et revendiqué une énergie électrique pour ne pas être parasité par le bruit ni les fumées. De plus, en matière de consommation, c’est beaucoup plus économique", explique Jean-Marie Cailly de son invention. Le principe, c’est donc un moteur électrique qui anime une pompe hydraulique alimentant quatre vérins : vérin de direction, vérin de dévers, vérin de rotation et vérin de montée.
Il ne manque plus que quelques pictogrammes et la plaque CE pour que l'Escamob soit fin prêt, "mais c’est pour demain".
La cible visée
L'Escamob est prioritairement destiné aux producteurs de pommes à cidre mais il peut aussi intéresser les producteurs de pommes de table, par exemple pour attacher les filets anti-grêle. Les paysagistes également qui doivent parfois tailler à la main des haies en hauteur. Et pourquoi pas les houblonniers ? "En fait, la cible est très large puisqu’il s’agit d’un escabeau mobile. C’est pour cela que je l’ai baptisé Escamob", note l'inventeur.
Le niveau d’investissement
Avec toutes les contraintes réglementaires qui gonflent la facture, il est proposé à 21 000 euros HT prix catalogue. On peut cependant concevoir un tel investissement à plusieurs via une Cuma ou autres formules. Il est équipé d’une flèche à l’avant pour être attelé au trois-points du tracteur. "On peut donc facilement le déplacer d’une parcelle à l’autre, d’une exploitation à l’autre, précise Jean-Marie Cailly. Son autonomie est de 8 à 10 heures et il est équipé d’un témoin de charge. Le soir, il suffit de brancher la batterie et le matin il est prêt pour une nouvelle journée de travail".
J’ai essayé d’optimiser ce que j’aurais voulu avoir.
Ses principales caractéristiques techniques
La machine pèse 1,08 tonne. "Ce qui est peu pour un engin capable de monter deux personnes à 2,80 mètres".
L’Escamob est muni d’un inclinomètre, ce qui permet de corriger tout dévers via les vérins. Il est homologué à 10 % mais peut travailler dans des pentes de 15, 16 voire 17 %.
Notons enfin qu’on peut également le faire avancer en appuyant sur une simple pédale quand on a les deux mains occupées.
La fabrication
Jean-Marie Cailly n'ayant malheureusement pas trouvé, localement, d’artisan intéressé par la démarche, l'escabeau mobile est donc fabriqué à Valenciennes (59) par une entreprise spécialisée dans le matériel pour la pomme de terre et qui maîtrise parfaitement l’hydraulique, l’électricité et la chaudronnerie.
Distribution et livraison
Pas de réseau de distribution pour l’instant "mais la porte n’est pas fermée !", pour Jean-Marie Cailly. "Dans un premier temps, et comme l’Escamob est simple d’entretien et de prise en main, j’assurerai la mise en route. Quant aux délais de livraison, tout dépendra de la vitesse à laquelle se remplira le carnet de commandes. Nous avons cependant programmé une phase de fabrication dès septembre pour une livraison pour la taille d’hiver".
Contact : Renseignements au 06 32 63 35 09.
"Une véritable aventure"
"J’ai monté ma propre société et ça a été une véritable aventure au cours de laquelle j’ai rencontré des gens formidables. Je ne pensais pas que ça allait être aussi compliqué, surtout dans la dernière phase, celle de l’homologation. Je dois reconnaître que si je n’avais pas bénéficié de l’appui et des conseils de l’équipe R&D (Recherche et Développement) d’Agrial, j’aurais sans doute baissé les bras".