Un andaineur à tapis pour gagner du temps et préserver la qualité de l’herbe
Si l’andaineur à tapis a des arguments à faire valoir, gain de temps, qualité préservée des fourrages, son prix reste encore un frein pour nombre d’éleveurs. Pour faire le point, la fédération départementale des Cuma du Finistère a organisé une démonstration, le 23 juin dernier, à La Roche Maurice.

"Notre andaineur à double rotor central avait déjà travaillé durant sept saisons. Il fallait le remplacer". Producteur de lait à Lanneuffret, le Gaec de Kerlarret se renseigne, assiste à quelques démonstrations… et finit par se décider pour un andaineur à tapis Merge Maxx 950, de marque Kuhn.
Une herbe de qualité
Attachés à récolter une herbe jeune, avec un intervalle de fauche de 4-5 semaines, les associés en attendent un plus, en termes de qualité. "Jusqu’à présent, on perdait beaucoup de feuilles de trèfle". Mais aussi un gain de temps sur leurs chantiers de récolte. "En seconde et troisième coupe, la couche d’herbe n’est pas épaisse, précise Nicolas Abalain, l’un des trois associés du Gaec. Nous n’avons plus besoin de faner. Cette parcelle a été coupée dimanche soir. Et s’il n’y avait pas eu la démonstration, je l’aurai andainée dès lundi".
Vite récoltée
Aéré grâce à la reprise par le pick-up, l’andain va permettre à l’herbe de continuer à sécher. "On travaille plus vite, 15 km/h sans aucun souci alors qu’avant, on était plafonné à 10-12 km/h dans les belles parcelles". Travaillant sur une largeur de 9,5 mètres, l’andaineur à tapis leur permet aussi de diminuer le nombre d’andains. "Sur cette parcelle de 5 ha, on est passés de 28 à 8 andains, qu’on va ramasser en 15 minutes, trois fois plus vite qu’avant". Un avantage de taille, quand on sait que l’autochargeuse consomme plus de 50 l/h. Et un gain que, pour ses 65 ha d’herbe fauchée, l’éleveur chiffre à 3 000 €/an, incluant le temps en moins passé par le chauffeur de la Cuma. Même si l’andaineur est lourd, 4,8 t, un tracteur de 115 cv suffit. "Et nous n’avons pas eu de souci dans les parcelles humides".
Un andain régulier
"Cet andaineur, de 9,5 m de large, peut travailler avec un andain central, un andain à droite ou à gauche, à droite et à gauche, en fonction de la configuration de la parcelle", détaille Patrice Le Hir, pour le constructeur Kuhn. Des patins réglables permettent une bonne qualité du ramassage. Et grâce au déflecteur, l’alimentation du tapis sera régulière, induisant un andain lui aussi régulier. "C’est un gain de productivité au moment de la reprise, par autochargeuse ou ensileuse". Bien formé et bien aéré, l’andain est propre, sans terre, pour un fourrage de qualité, ni cailloux, qui risquent d’endommager le matériel. "Au départ, Kuhn l’a développé afin de préserver les feuilles de luzerne au moment de la récolte".
"Une fois replié, il reste imposant, avec ses 3,8 m de haut, prévient Alain Laurec. Il faut faire attention aux lignes électriques ou téléphoniques". "Sur les petites routes, c’est parfois un peu plus compliqué", rajoute Nicolas Abalain, en évoquant notamment les arbres.
Un prix élevé
Utilisé en Suisse depuis des années, l’andaineur à tapis est encore peu connu en Bretagne, son prix restant un frein. "Il faut compter 7 à 9 000 €/m, selon les constructeurs, avance Alain Laurec, directeur de la FDCuma. Soit près du double d’un andaineur à double rotor". Certaines Cuma commencent néanmoins à s’équiper. Et à partir de leurs chiffres, le réseau des Cuma a estimé le coût à 15-17 €/ha pour un andaineur à tapis travaillant sur 500 à 600 ha/an contre 11,50 € pour un andaineur à double rotor utilisé sur 350 ha.