Aviculteurs, prenez la parole

Ces dernières années, l’équilibre relatif du marché avicole français a pu être conservé uniquement grâce à la bonne tenue de nos exportations vers les pays tiers. Nos échanges avec les pays de l’Union européenne sont de plus en plus déficitaires.
Depuis le début 2013, la filière export française est confrontée à une concurrence exacerbée sur les marchés du Proche et Moyen Orient. Les opérateurs brésiliens profitent d’une monnaie en constante dévaluation (-22% au premier semestre 2013) et de matières premières à des prix inférieurs de 40 à 60% à ceux de la zone euros.
La commission européenne a décidé début juillet de mettre les restitutions à zéro fragilisant la filière export et donc toute la filière avicole française. Cette dernière s’était engagée depuis plus d’un an dans une réflexion globale pour retrouver de la compétitivité et reconquérir le marché intérieur actuellement alimenté à hauteur de 45% par les importations. Un plan stratégique avait été présenté par le ministre de l’agriculture le 21 mai dernier. Compte-tenu des enjeux, nous nous sommes mobilisés tout l’été pour sensibiliser les responsables politiques régionaux et nationaux aux difficultés qui attendaient la filière et à la nécessité de mesures d’accompagnement.
Après de nombreuses réunions, dont deux à Bruxelles, des aides ont été obtenues auprès de l’Etat, du Conseil Régional, (Aide de minimis aux entreprises d’amont et aides aux investissements dans les abattoirs) et de l’Europe (aide couplée aux éleveurs, aide à la promotion collective et fonds de mutualisation). Leur mise en œuvre va prendre du temps. Or les éleveurs subissent déjà les conséquences de réduction des plannings dans les abattoirs et de baisse du prix d’achat du vif : allongement des vides sanitaires, baisse de contrats et dégradation de certains résultats techniques.
Voilà pourquoi nous allons demander à l’Etat français de mettre en œuvre, pour les éleveurs, des aides de minimis. Pour cela, il est important que les éleveurs nous fassent part des éléments précis qui impactent aujourd'hui le fonctionnement de leur exploitation. Voilà pourquoi nous leur demandons de nous transmettre, pour leur organisation de production, leur département, le nombre de jours de vides sanitaires supplémentaires au second semestre; et les chiffres de la baisse de contrat, de la baisse de marge PA. La préservation de l'aviculture dans nos régions passe par la construction d'une véritable stratégie d'un plan d'avenir pour l'aviculture et, dans l'attente, j'appelle chacun à se mobiliser pour que des mesures d'urgence indispensables se mettent en place.
André Quenet
Responsable aviculture FRSEA
Réponse à formuler : sur papier libre (FRSEA Bretagne - rue Maurice le Lannou CS 14226 - 35000 Rennes) ou par mail (recensement-avicole@gmail.com)
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