Doux : la difficile heure des choix
Le tribunal avait fixé au 5 juillet la date limite de dépôt des offres de reprise pour le groupe Doux. 7 offres ont été déposées, dont une offre coordonnée par Sofiprotéol qui regroupe des acteurs majeurs de la filière coopératives et privée, notamment de l'ouest. Ces offres plutôt nombreuses ne satisfont ni les salariés, ni le ministre du redressement productif, qui demande aux repreneurs de les améliorer.
L'offre "coordonnée" par Sofiprotéol représenté par P. Tillous Borde a le mérite de prévoir la reprise de l'ensemble de l'outil Doux. Les principaux industriels de la filière en font partie, Terrena, Triskalia, Duc, LDC, Glon Sanders. Mais cette offre ne restera coordonnée qu'au moment de la reprise, les responsables ne s'en cachent pas, chacun "prenant ensuite ses responsabilités de gestion", notamment du fait de la diversité des métiers et des outils. Avec la particularité que les différents opérateurs concernés présentent aussi individuellement une offre spécifique.
Arnaud Montebourg refuse globalement ces offres en indiquant que "toute solution qui séparerait les actifs des sites n'est pas envisageable". Les salariés s'insurgent contre les solutions proposées craignant des conséquences fortes en matière d'emploi et de maintien du tissu industriel.
Le tribunal de commerce s'est donné un délai supplémentaire de quelques jours puisqu'il devrait rendre sa décision dans la semaine du 23 juillet. Ce délai sera mis à profit pour demander aux différents acteurs d'améliorer leurs offres en matière sociale et financière.
Au moins deux éléments essentiels restent sur la sellette: le remboursement de la dette, colossale, qu'en l'état actuel des choses, le montant global des reprises ne permet pas de solder. D'autre part, la prise en compte de la dette des éleveurs que la plupart des repreneurs s'engagent à solder, au moins pour la part qu'ils reprennent.
Dernière hypothèse, qui n'est pas la moindre dans ce dossier déjà complexe, le nouveau directeur du groupe Doux, Michel Leonard peaufine une proposition de continuation d'activité.
L'heure des choix sera probablement difficile et il semble de plus en plus évident qu'elle sera, en plus, douloureuse.
La CFA exige le règlement des créances
La Confédération française de l’aviculture (CFA) est inquiète au sujet des offres de reprise des unités d’abattage du groupe Doux. Il semblerait que les repreneurs ne s’engagent que très partiellement au règlement des créances dues aux éleveurs pour les volailles livrées avant le 1er juin 2011. "La CFA considère que cela est intolérable et inacceptable". D’abord car les éleveurs sont plongés dans des difficultés financières très importantes, voire dramatiques pour certains - les dettes peuvent monter à plus de 100 000 euros. Ensuite parce que le règlement des créances est une condition essentielle pour le maintien de l’activité des filières concernées. En attendant que l’intégralité des créances soit honorée, la CFA demande qu’une avance sur créance soit versée "dans les plus brefs délais et que des assurances soient données pour le règlement du solde".
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