Terra 01 août 2012 à 15h43 | Par Hélène Bonneau

filière avicole - Le changement, c'est maintenant !

L'accouvoir "Amice-Soquet", de Lanrelas (22), a ouvert ses portes pour accueillir élus et professionnels de l'aviculture. Un rendez-vous quasi-annuel d'une demi-journée pour présenter les évolutions de la filière et les attentes de la profession aux préfets de région et à celui des Côtes d'Armor.

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A gauche, le préfet de la région Bretagne, Michel Cadot, a été accueilli par Jean-Claude Amices, président du syndicat national des accouveurs français, pour une visite de l'entreprise de son fils. Il a confirmé devant une trentaine de professionnels "la suppression des ZES et ZAC au 31 décembre.
A gauche, le préfet de la région Bretagne, Michel Cadot, a été accueilli par Jean-Claude Amices, président du syndicat national des accouveurs français, pour une visite de l'entreprise de son fils. Il a confirmé devant une trentaine de professionnels "la suppression des ZES et ZAC au 31 décembre. - © terra

Après une rapide visite de l'accouvoir sous la conduite de Jean-Claude Amices, les différents responsables de la filière (transformateur, accouveur, coopératives, entreprises de l'agro-alimentaire…) ont profité de la présence de Michel Cadot, préfet de la région Bretagne, et de son homologue des Côtes d'Armor, Pierre Soubelet, pour exposer les difficultés -récurrentes - de la filière.
Gilles Le Pottier, délégué général du Comité interprofessionnel de la dinde française (Cidef), ouvre le bal en pointant le contexte particulier de l'aviculture. "Nos filières sont confrontées fortement au problème du coût du travail, de la compétitivité. Les distorsions atteignent 130 €/tonne de marchandise produites entre les producteurs allemands et français, débute le responsable. Nos voisins européens ne se privent pas de main d'œuvre à bas prix. Si des différences si grandes existent, c'est que nos métiers ne peuvent pas complètement s'automatiser. Il y aura toujours besoin de l'expertise des salariés". Un message entendu par Pierre Soubelet qui estime que "si cette question est essentielle dans la vie de vos entreprises, il s'agit de décisions nationales, voire européennes, plus que locales".
Gilles Le Pottier revient également sur la conjoncture à travers le modèle des exploitations françaises : "la taille des fermes, à deux ou trois UTH, s'avère un obstacle. Il faut moderniser les installations pour optimiser la présence du personnel sur l'exploitation". Et d'ajouter : "l'autre point noir est la volatilité des matières premières. Quand la différence arrive, en bout de chaîne, la hausse est lourde".


Vers une modernisation rapide

 

"Il faut rapidement faire sauter les verrous réglementaires, notamment en matière environnementale (ZES, ZAC…). Ces contraintes empêchent le développement des structures avicoles. Les exploitations ont la même typologie depuis 25 ans. Il est temps que l'activité se modernise", estime Jean-Michel Choquet, président du comité régional avicole (Cravi) de Bretagne. Une réflexion partagée par Jean-Luc Cade, président de la coopérative Garun-Paysanne qui interpelle l'Etat : "il faut changer de stratégie en passant du réglementaire, à l'encouragement à la modernisation, en envoyant des signaux forts. Rapidement". Comment ? Jean-Michel Choquet a son idée sur la question : "l'exploitation avicole régionale s'étend en moyenne sur 2 000 m2. Il faudrait passer à 4 000 m2, notamment pour favoriser le renouvellement des générations. Si aujourd'hui les exploitations sont viables, c'est que les bâtiments sont amortis. Or, la modernisation de nos outils est la seule perspective pour être compétitif, demain, sur les marchés extérieurs". A l'heure où les usines fonctionnent à 60% de leurs capacités, et où la France est importatrice de volailles, la réponse de l'Etat est très attendue par la profession. Le préfet de région, qui a assisté aux échanges, parle "d'heure de vérité" et promet le changement des réglementations environnementales. Il poursuit en plaidant "la solidarité et l'audace. Nous avons besoin d'une stratégie de filière et d'être plus offensifs pour la reconquête de marchés".
Hélène Bonneau

Et Doux ?

D'un commun accord, les intervenants n'ont pas souhaité engager le débat sur la situation du groupe Doux, bien que le sujet de l'avenir de la filière avicole ait été longuement abordé. La seule remarque se rapportant au groupe volailler est venu de Jean-Michel Choquet, président du comité régional avicole : "Si les réglementations, notamment environnementales, ne tombent pas, les 1 000 emplois perdu chez Doux ne seront qu'une mise en bouche".

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