Bâtiments laitiers : du bien-être pour tous
Quelles solutions les éleveurs mettent-ils en œuvre pour loger et traire leur cheptel laitier ? Le rallye bâtiments pour vaches laitières du GIE Élevages de Bretagne a proposé d’en découvrir neuf aux porteurs de projets, du 11 au 13 février. À la clé, trois visites par jour et par département. De quoi alimenter ses réflexions pour la centaine de participants, porteur de projets.

"Avoir du confort pour nous et pour les vaches, de la durabilité pour les humains et les animaux". One welfare ! C’est l’objectif que s’est fixée la famille Le Gléhello où Adrien s’est d’abord associé avec son père, en 2012, avant de s’installer en 2015. "Je voulais attendre pour voir un peu comment allait évoluer les mises aux normes, la directive nitrates, la PAC, la fin des quotas et ce que notre laiterie Sodiaal allait nous proposer". Depuis lors, il a été rejoint, par Rozenn son épouse, salariée avec Antoine, ex-apprenti de l’exploitation. Pour loger leurs animaux qui produisent désormais les 1 350 000 litres de lait de l’EARL, à Loyat,"nous avons choisi l’aire paillée, séparée en quatre blocs. Nous la gérons pour le confort de nos animaux et n’avons pas de boiterie", apprécie le jeune couple, parents de deux enfants, détaillant à la quarantaine de visiteurs, leurs installations, ce jeudi.
Le confort de l'aire paillée
Ce vaste bâtiment grande largeur, construit en 2016 et élaboré alors avec la chambre d’agriculture est lumineux, aéré, long de 100 mètres pour 2 500 m², fermé 6 à 7 mois de l’année. Depuis le bâtiment, 60 ha sont accessibles au pâturage sur les 130 de l’exploitation. "Il a été conçu pour 120 vaches, nous sommes à plus de 130. Chacune dispose de plus 6 m2. Nous paillons une à deux fois par jour à raison de 700 kg et curons une à deux fois par semaine. Notre aire paillée, c’est presque une grande logette", estime Adrien Le Gléhello. Reste pour les conforter, "un troupeau très sain", confirme le technicien bâtiment de leur laiterie. Le secret ? "La gestion des entrées, la surveillance des chaleurs, je me suis donné les moyens de vider quand je voulais, la ventilation. Je ne reviendrai pas en arrière", assure-t-il pour un coût de bâtiment, tout compris, de près de 300 000 euros.
Un bloc traite à part
Quelques mètres séparent la vaste stabulation du bloc traite. Il a été inauguré en mai 2019, totalement à part, autre point fort de l’installation. "Nous avons fait les travaux en deux temps, pour bien réfléchir", note le couple. Tout a été conçu pour un confort maximum des trayeurs, "nous faisons toujours la traite à deux, avec des tailles différentes, nous avons deux planchers mobiles sur vérin hydraulique. Et avons fait installer des lumières au sol pour bien éclairer les mamelles, des porte-seaux, il y a de la ventilation et de la brumisation, appréciables quand il a fait très chaud cet été, et de l’isolation, bien agréable cet hiver", détaillent-ils.
Choix économique
"J’ai acheté deux équipements de traite d’occasion, pour 100 000 euros. En neuf, les 250 000 euros me faisaient peur avec ce prix du lait". Une chose est sûre, "mieux vaut se faire accompagner et vérifier les compatibilités mécaniques et électroniques". Le couple a divisé par deux le temps consacré à la traite le matin. "Avant, c’était quatre heures. Désormais deux heures, avec une pause, et le soir une heure trente". Ils ont aussi aménagé les horaires pour les besoins et familiaux et salarial, "avec une traite à 15h30 pour une compatibilité avec l’école et que le salarié finisse à 17h. Il n’a pas de coupure". 316 000 euros ont été investis dans ce bloc traite. "Il faut compter 5 000 euros par vache pour les loger et les traire".
Autant d’éléments nécessaires à analyser car "quand on est en projet il faut aller voir, prendre ce temps nécessaire de réflexion. Or souvent les dossiers de PCAEA sont pressants. Alors nous avons souhaité montrer toutes sortes de réalisations, en neuf, en rénovation, avec des robots ou non… Un panel de solutions", pointe Jacques Charlery, chargé de mission du GIE Élevages de Bretagne.