Débat citoyen : quel sera l'élevage de demain ?
Dans le cadre du débat public national “ImPACtons”, sur la future Politique Agricole Commune (PAC), la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) a organisé à St Brieuc une réunion à l’attention de tou.te.s les citoyen.ne.s sur le thème “Quelles évolutions des pratiques d’élevage ?”. Bien-être animal, biosécurité, autonomie protéique… le sujet fait débat.

Ce 28 octobre, à 20h, alors que les Français sont "scotchés" devant leur télévision dans l’attente du discours présidentiel d’Emmanuel Macron à propos des nouvelles règles sanitaires et l’annonce du 2e confinement, plus de 80 personnes ont fait le déplacement à Saint Brieuc, pour s’exprimer sur l’évolution des pratiques d’élevage. Parmi eux, 35 agriculteurs de toute la Bretagne.
Les territoires ont le micro
C’est en Bretagne que le tour de France du grand débat public ImPACtons de la Commission nationale du débat public (CNDP) se termine. Un tour de France, à la rencontre des agriculteurs, des acteurs du territoire et des citoyens de chaque région, pour les questionner sur les grands enjeux que doit relever le monde agricole de demain. La CNDP remettra au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation un compte rendu détaillé de toutes les contributions et la cartographie des positions et des arguments de tous les participant.e.s. Ces éléments serviront à la rédaction du Plan stratégique national (PSN), transposition de la PAC à l’échelle nationale.
Il n'y a pas de bien-être animal sans bien-être humain.
Les bretons et l'élevage : une longue histoire
Le choix de traiter le sujet de l’élevage avec les acteurs du monde agricole breton n’est pas un hasard, dans la 1re région d’élevage de France en termes d’abattage d’animaux, de production laitière ou encore de porcs. Comment maintenir et soutenir l’élevage face aux grands enjeux environnementaux et sociétaux auxquels il fait face ? Pour y répondre le sujet a été analysé sous quatre angles différents, biosécurité, bien-être animal, autonomie fourragère et protéique et impacts environnementaux. Pour aider les participants dans la prise en main de celui-ci, trois experts ont ouvert le débat.
Accords et divergences
Ce mercredi soir, les participants se sont adonnés à l'exercice périlleux du débat public. Mais très vite, s’est s'est enclenché un débat autour des notions de souveraineté alimentaire et d’autonomie des exploitations. Réduire la dépendance de nos exploitations face aux imports de protéines et notamment de soja, semble aujourd’hui plus que jamais, dans ce contexte de pandémie, une priorité. Développer la recherche et l’expérimentation de variétés à haute valeur protéique, soutenir l’investissement de nouveaux équipements, favoriser l’évolution des systèmes vers plus de résilience, maintenir les MAEC ou encore plus original, développer la protéine issue d’insectes, sont autant de propositions émises. Question bien-être animal, la priorité est à l'accompagnement des agriculteurs pour améliorer les conditions des animaux en bâtiment. A contrario, l’accès à l’extérieur des animaux a été longuement débattu dans l’assemblée. A mi-chemin entre bien-être animal, impact environnementaux et biosécurité, la question n’est pas simple et fait parler ! Mais pour tous, une chose est sûre, "Il n’y a pas de bien-être animal sans bien-être humain".
Les modèles agricoles sont amenés à évoluer et certains suggèrent un changement structurel de certaines filières. Ils proposent ainsi plus de mixité entre les filières bovines dont le dialogue est aujourd'hui quasi inexistant pour pallier la question des veaux issus de l’élevage laitier et le vieillissement des bovins viande plus en adéquation avec des attentes des consommateurs. Et bien d’autres propositions que vous pouvez retrouver sur https ://impactons.debatpublic.fr/je-m-informe/compte-rendu-d-etape/
À la rencontre des acteurs de terrain
En complément de ce débat, les membres de la CNDP ont eu l’occasion de se rendre sur différentes exploitations pour y découvrir la diversité agricole qu’offre le territoire breton. Ils se sont ainsi rendus sur une exploitation à Tonquédec, puis à Quessoy (photo) et sur la station expérimentation de Crecom. Des échanges enrichissants et complémentaires pour nourrir et illustrer les comptes rendus portés par la CNDP auprès du Ministère.