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La betterave fourragère 2019 à Trévarez : 15,8 t de MS/ha

La betterave fourragère connait un regain d’intérêt dans certains secteurs laitiers bretons. En 2019, la station expérimentale de Trévarez a mis en place une collection variétale permettant de donner quelques repères sur les possibilités de semis en Bretagne. Les 1,5 hectares ensemencés ont permis de récolter 22 % de rendement supplémentaires par rapport au rendement moyen des surfaces récoltées en maïs à la station.

La récolte des betteraves s’est déroulée "à la fraîche" le 3 décembre dernier.

Associée au maïs fourrage en conventionnel ou à des rations herbagères en bio, sa valeur énergétique élevée en fait une sécurité alimentaire pour les rations hivernales. Le démarrage de travaux expérimentaux a conduit à la positionner d’abord sur la production laitière conventionnelle dans le cadre du système expérimental à faible empreinte carbone. L’orientation laitière de Trévarez permet de tester ce fourrage du végétal à l’animal. Au cours de l’hiver 2019-2020 se déroule un premier essai analytique mesurant l’impact de la betterave fourragère sur les performances laitières.

Positionnée après une prairie de moyenne durée
La conduite culturale de la betterave fourragère nécessite du doigté quant au désherbage. À Trévarez (29), elle a été positionnée après une prairie de ray grass hybride – trèfle violet. Exploitée pendant trois années majoritairement par la fauche et du pâturage par les génisses, elle constitue un précédent intéressant sur le plan de la fertilisation pour la valorisation de la ressource azotée sur un long cycle de production. De plus, le salissement des cultures intervenant après un retournement de prairie étant souvent plus faible, cette situation positionne la betterave en contexte favorable.
À Trévarez, le semis a donc été réalisé le 6 mai. Avec une levée correcte et un désherbage chimique, le salissement est resté maîtrisé en début de cycle. À la défaveur d’un mois de juin frais et humide, les adventices se sont développées dans une culture dont la croissance a été lente. De nombreux chénopodes étaient présents à l’entrée de l’été dans la culture. Le retour de conditions de végétation favorables à partir de mi-août a permis à la culture de reprendre son développement et d’achever son cycle dans de bonnes conditions.

Les vaches s’habituent rapidement à consommer des betteraves
Le démarrage de l’essai étant prévu le 11 décembre, la période allouée à la découverte de ce fourrage par les vaches a été courte. Cependant l’observation rigoureuse de la capacité de chacune des 76 vaches prévues pour l’essai à consommer des betteraves a permis de constater qu’en moins d’une semaine, 100 % des vaches les avaient adoptées.
La distribution des betteraves seules les premiers jours et coupées en 2 ou 3 à la bèche pour faciliter leur préhension a facilité l’adaptation. Par contre, une fois découvertes, la réactivité des vaches à leur déplacement vers l’auge pour consommer les betteraves fraîchement distribuées est un bon signe de vitalité du troupeau.

Des rendements variables entre variétés
Une collection de 14 variétés a été mise en place avec des bandes unitaires de 250 m² dans la zone la plus homogène de la parcelle. Le choix s’est porté sur des variétés destinées à la récolte mécanique. Des variétés de type fourragère-sucrière présentant un objectif de 14 à 18 % de MS ont été retenues, avec un positionnement moyennement enterré . À la faveur d’une semaine sèche et sur le gel matinal, la récolte s’est déroulée le 3 décembre.
Dans le contexte de Trévarez, une variabilité importante des rendements selon les variétés a été observée : de 10,4 à 23 t de MS par ha à la faveur des variétés présentant une bonne vigueur départ notée le 23 mai. La moyenne des variétés de l’essai affiche 17,1 t de MS. Le reste de la parcelle a été ensemencé avec un mélange des variétés. Au final, le rendement moyen a été de 15,8 t de MS/ha sur 1,5 ha. Ce rendement est à rapprocher des 12,9 t de MS/ha récoltées sur les 33 ha de maïs conventionnels récoltés sur la ferme attestant d’un avantage de 22 % de productivité pour les betteraves fourragères.

14 à 20 % de matière sèche
Le choix de variétés s’est porté sur les types fourragères sucrières à sucrières fourragères aussi classées par le Geves dans les catégories à teneur en matière sèche moyenne ou élevée. La mesure de la teneur en matière sèche a été effectuée sur le jus de la betterave à l’aide d’un réfractomètre. Dans le panel de variété testées, 7 variétés sur 14 dépassent 17 % de MS. Deux d’entre elles dépassent 20 % de MS, à savoir Corindon et Florie. Ce sont aussi ces variétés qui ont atteint 23 t de MS/ha. À l’opposé, 4 variétés se situent sous la barre des 16 % de MS, présentant un rendement plus faible. Moins enterrées, ces variétés se prêtent aussi au pâturage.
Cette première année de culture de betterave se poursuit par un essai sur vaches laitières au cours de cet hiver comportant un régime de base comportant 5 kg de MS d’ensilage d’herbe associé à du maïs fourrage à volonté. Si le témoin se contente de ce régime équilibré par 270 g de tourteau de colza par kg de MS, le lot expérimental reçoit 4 kg de MS de betteraves fourragères en complément, la correction azotée portant sur l’ensemble du régime maïs et betteraves.

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