Le solaire thermique, pour réduire sa facture d’énergie
En 2011, Christophe Hervio, éleveur de veaux à Naizin (56) équipait son exploitation de 98 m² de panneaux solaires thermiques. Objectif ? Réchauffer la buvée. Amortie depuis 18 mois, l’installation, sans entretien, lui permet d’économiser plus de 60 % de gaz, tous les ans. Des chauffe-eau solaires, avec 65 % d’aides à la clé qui peuvent aussi intéresser l’élevage laitier.


Naizin, lieu dit "Toc Plous", chapeau de paille en breton. Le soleil donne. "La première économie, c’est l’argent qu’on ne dépense pas. L’installation a été amortie en six ans et demi. Et depuis 18 mois, j’ai économisé près de 6 000 euros", évalue avec satisfaction Christophe Hervio dont l’élevage, intégré, se situe dans les 10 % les meilleurs chez Denkavit. "Chauffer l’eau de la buvée de mes veaux, c’est le premier poste en terme de charges après le bâtiment. C’est 75 % du coût de mon revient", note-t-il, pointu.
De 38 % d'aides
Cet ancien éleveur de lapins s’est converti il y a plus de dix ans à la conduite de petits veaux. Très rapidement, il s’intéresse à la production d’énergie et opte, en mai 2011, pour un équipement autrichien afin de se doter, au sol et plein sud, de 98 m² de capteurs solaires thermiques pour alimenter 6 000 litres de stockage d’eau chaude en deux ballons tampons. Il investit 65 000 euros et percevra de l’Ademe, 38,5 % d’aides. Du bâtiment de 395 places, 6 000 animaux sont sortis en huit ans. "Pour produire un veau, il me faut 8 kg de gaz contre 18 avant. Les besoins étaient de 60 tonnes, or je n’ai utilisé que 22 tonnes. C’est plus de 60 % des besoins d’eau chaude qui me sont fournis par le soleil", note-t-il en s’affranchissant sur cette part de la forte évolution des prix par une énergie gratuite.
Sans entretien ni maintenance
Et pas de baisse de production durant l’hiver où les rayons du soleil sont plus horizontaux, "c’est même mieux", précise-t-il, contre toute attente. Une vitre, un tuyau où circulent, en circuit fermé, eau et glycol, deux échangeurs à plaques, le premier pour réchauffer l’eau en circuit lui aussi fermé puis le deuxième pour élever la température de l’eau de buvée à 68° C "pour une meilleure dilution de la poudre de lait. L’eau froide est ajoutée ensuite. C’est une technologie simple et solide, sans entretien ni maintenance en huit ans", apprécie-t-il, heureux de voir le modèle économique de son exploitation renforcé par son installation "et l’impact environnemental réduit".
65 % d'aide, et l'accompagnement gratuit
À telle enseigne qu’au travers du fonds chaleur de l’Ademe, le GIE Élevage de Bretagne promeut la technique. "En Bretagne, un chauffe-eau solaire bien dimensionné permet de fournir 50 % des besoins annuels en eau chaude d’une exploitation agricole", assure Johanna Herrera, chargée de mission énergie. Élevages de veaux mais aussi laitiers pour l’entretien des installations d’élevage peuvent y trouver tout leur intérêt. D’autant qu’ un sérieux coup de pouce du fonds chaleur de l’Ademe accompagne, jusqu’en 2020, les dépenses à hauteur de 65 %, "y compris l’accompagnement humain, notamment sur certains territoires dont celui de Pontivy-communauté et centre Morbihan communauté", note-t-elle. L’assurance rare d’un retour sur investissement très rapide.
Aides : les dépenses éligibles
Suivant un plafond d’investissements éligible de 1 000 euros/m² pour une installation inférieure à 50 m² ou de 800 euros/m² si supérieure à 50 m², le taux d’aide est de 65 %. Les dépenses éligibles sont : capteurs solaires et supports, ballons solaires, circulateurs et échangeurs, accessoires (vase d’expansion, pompes, soupapes de sécurité, vannes, système de purge…), système de régulation et suivi de l’installation, main-d’œuvre (installateur RGE).
CONTACT : GIE Élevages de Bretagne, 02 23 48 29 03, j.herrera@gie-elevages-bretagne.fr
Toc Plous en chiffres
- 98 m² de panneaux solaires installés en mai 2011,
- 6 000 litres d’eau chaude stockée,
- 4 tonnes de gaz économisées par an,
- 530 kWh de productivité des capteurs,
- 52 000 kWh par an d’énergie solaire utile,
- plus de 60 % d’économie sur la facture de gaz,
- 65 000 € investis en 2011 pour 25 000 € d’aides.