Aller au contenu principal

Légumes : les bons résultats de la Sica de Saint Pol

Avec une progression de son chiffre d’affaires de 17 % en légumes, 8 % en horticulture, la Sica de Saint Pol de Léon (29) signe une bonne campagne 2019. Et malgré le confinement, qui a fortement bousculé certains secteurs, les voyants sont au vert pour l’année en cours.

Marc Kérangueven, président de la Sica, et Olivier Sinquin, directeur, ont tenu un point presse le 15 juin dernier, à l’issue de l’assemblée générale, organisée en comité restreint pour cause de Covid-19.

+ 17 %
Décalée pour cause de Covid-19, l’assemblée générale de la Sica, le 15 juin, a présenté les chiffres d’une bonne campagne 2019. "Le chiffre d’affaires atteint 221 millions d’euros, du jamais vu depuis une dizaine d’années", indique Olivier Sinquin. Certains légumes tirent leur épingle du jeu, + 96 % pour l’échalote, + 38 % pour le brocoli, + 23 % pour la salade, pour une moyenne à + 17 %. Et la coopérative souligne quelques belles réussites. "En bio, avec 56 producteurs, 10 de plus que l’an passé, 700 ha de plein champ, 10 ha sous abri et 60 légumes, le chiffre d’affaires progresse de 20 %". À + 12 %, l’endive réalise aussi "une belle performance", après une dizaine d’années compliquées. "Une embellie qui se confirme cette saison", rajoute le directeur de la Sica.

Le secteur horticole souffre
Si le chiffre d’affaires de l’horticulture a progressé de 8 % l’an passé, la campagne en cours s’annonce nettement plus compliquée. "Les jardineries ont fermé le 16 mars dernier, alors que nous réalisons 70 % de nos ventes au printemps", rappelle Marc Kéranguéven, le président de la Sica. Les grandes surfaces ayant compensé les ventes sur une partie de la gamme, la baisse de chiffre d’affaires est finalement de 25 %, valeur aujourd’hui. La fermeture de la restauration hors foyers a aussi malmené les mini-légumes, les champignons...

Séduire de nouveaux consommateurs
Emblématiques de la Sica, le chou-fleur et l’artichaut peinent à se faire une place chez les consommateurs de moins de 50 ans. "C’est pourquoi nous allons proposer d’ici peu des fleurettes de chou-fleur au rayon frais. Et que nous avons lancé l’Articook, pour cuire l’artichaut au micro-ondes". Mais les légumiers ont du mal à trouver la main d’œuvre nécessaire pour le cultiver. "Il nous faut donc revoir le modèle technique pour parvenir à le pérenniser". Des essais sont lancés sur l’artichaut de semis.

Sans pesticides
Après le succès des tomates cultivées sans pesticides, une poignée de producteurs proposent désormais échalote, brocoli, potimarron, romanesco et chou-fleur sur le même schéma. Si la valorisation n’a pas toujours été au rendez-vous, faute de volumes suffisants tout au long de la saison, le consommateur répond désormais présent. Et l’objectif est bien d’arriver à proposer tous les légumes sous trois formes, bio, conventionnel et sans pesticides. "La création par l’OBS de variétés d’échalotes tolérantes au mildiou ou de choux-fleurs au mycosphaerella nous aident bien". La Sica planche aussi sur la réduction des plastiques, en privilégiant des emballages recyclables et biodégradables.

Vendre autrement
Si le cadran reste, pour la Sica, "le meilleur moyen pour obtenir une juste rémunération pour le producteur", la mise en marché s’adapte aux demandes des clients, qui souhaitent sécuriser une partie de leurs approvisionnements. "Les ventes télématiques, annuelles, mensuelles ou hebdomadaires, concernent désormais 30 % de nos volumes", souligne Marc Kéranguéven. Et au cadran, le renforcement de l’achat à distance a permis d’augmenter le nombre d’acheteurs de 15 %.
Le confinement a boosté les commandes de paniers de légumes sur Amazon. Et la Sica réfléchit maintenant à des ventes via Facebook, au développement de vente à la ferme… "La période que nous venons de traverser en a apporté la preuve, pour être là demain, il nous faut faire preuve d’agilité", estime Olivier Sinquin. Une posture qui ne concerne pas le seul volet commercial. Après GlobalGap, décrochée par 100 % des tomates et 95 % des choux-fleurs, la Sica veut engager ses adhérents vers la certification HVE, haute valeur environnementale. Avec un objectif ambitieux : toute la production sous abri fin 2021, et le plein champ un an plus tard. "Sinon, on ne rentrera plus demain dans certaines enseignes, indique le président. Les premiers audits commencent cette semaine".

De nouvelles gammes
Lancée il y a 3 ans, sa filiale Fresh’Nov permet à la Sica un accès direct au marché, pour tester de nouveaux emballages, de nouvelles gammes… Et c’est à la demande de clients que la coopérative recherche une dizaine de producteurs prêts à se lancer dans les fruits rouges : mûres ou framboises sous abri, myrtilles en plein champ… "Le débouché est là".

Une nouvelle plateforme
Dix ans après le lancement des premières réflexions, la plateforme de Vilar Gren devrait enfin ouvrir ses portes à l’automne. "En regroupant 60 % de notre offre en légumes, elle nous redonnera de la compétitivité", analyse Marc Kéranguéven.

 

Les chiffres clés de la Sica

- 608 exploitations, dont 34 en horticulture
- 141 salariés au sein de la coopérative
- 120 ETP, équivalent temps plein, dans les stations
- 14 000 ha de légumes en plein champ
- 84 ha de fruits et légume sous abri
- 250 ha de cultures d’ornement

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Terra
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Terra
Consultez les revues Terra au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière Terra
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Terra.

Les plus lus

"La délégation de travail accompagne les mutations agricoles"
Élodie Gapihan travaille au Crédit Agricole d'Ille-et-Vilaine. Elle est la seule chargée d'affaires en France, à suivre…
ETA Guillon-Barbot : l'innovation pour modèle économique
Depuis 1977, l'ETA Guillon-Barbot à Vitré (35) fait de l'innovation sa marque de fabrique avec une philosophie qui se veut simple…
OP et AOP seront au cœur de la PAC de 2023
Les organisations de producteurs, Op et les associations entre elles AOP, seront au cœur de la future PAC. Elles pourront…
"L'épandage sans tonne, c'est l'avenir !"
L'ETA Guégan à Saint Onen La Chapelle (35) a inauguré cette année son "épandeur sans tonne avec rampe à patins". Une première…
Le projet Egalim II du député Besson Moreau est sur la table
Le député LREM de l’Aube Grégory Besson-Moreau a enfin divulgué sa proposition de loi sur les relations commerciales dans le…
L’observatoire du coût de revient : "faire œuvre utile"
Apporter sa pierre à l’édifice pour la prise en compte du coût de revient des adhérents dans la construction du prix du lait, c’…
Publicité