Les éleveurs limousins font le bilan... carbone
L'assemblée générale du syndicat limousin d'Ille-et-Vilaine a eu lieu le mardi 11 février à Val d'Izé pour la partie statutaire, présidée par Didier Gilbert.

Cette matinée a été consacrée au bilan des activités Label Rouge du GIE Proralim par son animatrice Claire Audic. Antoine Caulery d’Évolution a quant à lui présenté les taureaux les plus utilisés sur la dernière campagne et ceux qui pourront être utilisés sur la prochaine. Frédéric Guy, l’animateur du syndicat, a mis en lumière les évolutions des effectifs de vaches au niveau national, régional et départemental et a introduit le thème de la journée : le bilan carbone et le projet Life Beef Carbon.
Pour recontextualiser la problématique du bilan carbone, l’agriculture est le 3e secteur d’activité en termes d’émissions de gaz à effet de serre derrière le transport et l’industrie (source Citepa 2012). mais c’est également le seul secteur d’activité qui peut stocker du carbone au travers de ses surfaces. L'empreinte carbone moyenne du citoyen occidental est de 12 000 kg eq CO2/an soit deux vaches adultes (Ademe) et la viande de ruminant ne représente que 5 à 6 % de son empreinte carbone quand les transports en représentent près de 25 % (Idèle conférences GAV 2019).
L'élevage de Yann Pitois
L’après midi a été l’occasion de visiter l’exploitation de Yann Pitois, éleveur à Mecé en agriculture biologique depuis son installation en 2009. Yann cherche à être le plus autonome possible en produisant ses fourrages et ses concentrés pour alimenter son cheptel constitué de 48 vaches et leurs génisses. Les animaux sont donc nourris exclusivement avec de l’herbe sous forme de foin ou d’enrubanné et complémentés avec des concentrés en fonction de leurs besoins. Il explique qu’il cherche à valoriser le maximum de ses animaux en bio grâce à BVB (Bretagne Viande Bio) pour la filière longue ou au travers d’un magasin de paysans "Brin d’herbe" à Chantepie et Vezin-le-Coquet pour la filière courte.
En étant très autonome, Yann produit par ses surfaces 99 % des besoins en protéines de son élevage et grâce à une conduite simple et efficace, il obtient une très faible mortalité, de bonnes croissances animales et de bons résultats au niveau de la reproduction de ses animaux. Ces bons résultats techniques participent très largement au bon résultat environnemental de son élevage. En effet, son empreinte carbone nette est de 11,2 kg eq. CO2/kg vv (quand la moyenne des groupes chambre agriculture des éleveurs viande naisseur et naisseur engraisseur en 2017 était proche de 16 kg eq CO2/kg vv), il compense près de 30 % de ses émissions brutes par un stockage carbone au travers de ses prairies et notamment de ses prairies permanentes qui représentent respectivement 88 % et 39 % de sa SAU, ses surfaces qui sont entourées par près de 9 km de haies.