Maternité porcine : des truies en meilleure santé et à coûts maîtrisés avec la chaudière bois
Cela fait deux ans que Gilles et Bernard Le Douget travaillent avec des bâtiments rénovés et agrandis à Pluméliau. Pour le chauffage de l’élevage, ils se sont tournés vers une chaudière bois. Ils ne regrettent pas leur choix. Meilleure santé des truies, maîtrise du budget énergie, valorisation des haies, chauffage des maisons d’habitation : leur projet est bénéfique sur de nombreux points.

La rénovation et l’agrandissement de l’élevage des frères Le Douget se sont achevés en 2018. Leurs bâtiments accueillent désormais 200 truies. La nouvelle maternité dispose de 47 places.
Avec leurs nouveaux bâtiments, Gilles et Bernard remarquent une amélioration de l’état de santé des truies. "Elles ont notamment moins de problèmes aux pattes. Et les indices de consommation se sont améliorés", indiquent-ils. Des effets collatéraux du passage au bois ? "Le recours au bois permet de chauffer et ventiler plus les bâtiments. Résultat : les truies vivent dans une ambiance à 21-22°C et il y a moins d’humidité dans les bâtiments. De meilleures conditions qui se traduisent par des gains techniques au niveau de l’élevage", soulignent les éleveurs.
1 kWh coûte 1,5 centime díeuro pour du bois issu des haies de l'exploitation.
Un fonctionnement sans souci
L’installation de chauffage bois se compose d’une chaudière ETA Hack de 110 kW et d’un ballon tampon de 3 000 litres. Trois circuits de chauffage sont alimentés par le ballon. Le circuit de l’exploitation alimente des aérothermes (maternité, gestantes et post-sevrage) ainsi que des dalles chauffantes (maternité) fonctionnant à 35-36°C. Les premiers jours, des lampes apportent un petit complément de chauffage aux porcelets. Les deux maisons des exploitants sont également raccordées sur la chaufferie.
Gilles et Bernard notent que "depuis la mise en service, aucun pépin n’a été enregistré sur l’installation de chauffage bois, hormis un arrêt dû à la présence de ferraille dans des plaquettes de bois issues d’un approvisionnement externe. Les besoins d’entretien sont faibles. À part un petit nettoyage épisodique, la seule intervention reste l’entretien de la chaudière réalisé annuellement par l’installateur. Les équipements de distribution de la chaleur (aérothermes) sont eux nettoyés régulièrement, en fonction de l’intensité de leur fonctionnement. Le bac à cendres est vidé tous les quinze jours".
Les truies vivent dans une ambiance à 21-22°C et il y a moins d'humidité dans les bâtiments.
De 8 000 à 10 000 euros d'économies par an
L’installation a coûté 65 000 € HT, hors bâtiment. Un investissement important qui permet l’économie d’environ 7 000 € par an sur le poste chauffage, par rapport à l’électricité.
Gilles et Bernard sont satisfaits de la maîtrise du budget lié à l’énergie : "Malgré l’agrandissement et l’augmentation de la ventilation, les charges d’électricité n’ont pas augmenté". Un effet notamment dû au passage du chauffage de l’électricité au bois. Un kilowattheure (kWh) électrique coûte en effet 9 à 10 centimes d’euro en moyenne, contre 2,5 à 3 centimes d’euro pour du bois acheté à une entreprise extérieure et 1,5 centime d’euro pour du bois issu des haies de l’exploitation.
Les frères Le Douget en profitent pour valoriser le bois issu de l’entretien de leurs haies. Un plan d’approvisionnement assure de produire annuellement les 50 à 60 tonnes de plaquettes nécessaires pour le chauffage. En cas de besoin, ils peuvent également s’approvisionner chez un collègue voisin.
Une nouvelle formation "chaudière bois"
La chambre d’Agriculture propose une formation "chaudière bois" en une journée, pour maîtriser les différents principes de fonctionnement, d’approvisionnement et d’entretien des chaudières et leur utilisation en élevage. La prochaine formation aura lieu le 19 décembre à Carhaix, avec visite d’élevage équipé d’une chaudière bois.