2019 : des désherbages délicats
Semis tardifs, conditions peu poussantes pendant les premières semaines après les semis, fortes pluies en juin et mauvaise portance des sols, toutes les conditions étaient réunies pour mettre en difficulté les stratégies de lutte contre les mauvaises herbes.

Une première fenêtre favorable au semis des maïs était envisageable durant la deuxième quinzaine d’avril. Mais elle fut de courte durée et suivie de conditions fraîches et humides. Par la suite, les semis, entrecoupés de périodes parfois fortement pluvieuses, se sont poursuivis jusqu’à la fin du mois de mai.
Les prélevées ont pu bénéficier d’une humidité du sol ou de pluie peu de temps après leur application, favorable à leur bon fonctionnement. Si les conditions de sol au moment de l’application des produits de prélevée étaient réunies sur les premières levées, ces produits n’ont pas été en mesure de toujours contrôler les levées tardives de renouées, de mercuriales ou de fumeterres.
Il n’y a pas une technique meilleure qu’une autre
Les températures fraîches jusqu’à la mi-juin ne sont pas favorables à une bonne croissance du maïs, la culture peine à recouvrir les rangs et les mauvaises herbes n’en profitent pas plus. Ainsi, quelques fenêtres météo correctes permettent de passer sur des adventices jeunes très favorables à l’efficacité des produits de post levée. Mais les levées des mauvaises herbes sont très échelonnées et nécessitent un rattrapage.
Les passages pluvieux et parfois orageux des mois de mai et juin rendent difficiles les interventions de herse étrille et de houe rotative sur des stades jeunes du maïs. Bien souvent, ces outils ont été inopérants cette année.
À partir de fin juin, le thermomètre s’affole, les conditions sont idéales pour le désherbage mécanique : les bineuses font de l’excellent travail mais il est bien souvent trop tard pour les herses, houes ou roto-étrilles.
Optimiser les conditions d’application
Toutes les stratégies fonctionnent, à condition d’optimiser les conditions d’applications et d’utilisation. Il n’y a pas une technique meilleure qu’une autre. Cependant, le type de flore attendue dans la parcelle, la disponibilité du matériel et de la main d’œuvre peuvent orienter sur les stratégies à mettre en œuvre. Le choix des produits, en particulier le mode de pénétration dans la plante (racinaire ou foliaire), mais également son mode de circulation dans la plante (contact ou systémique) devront être pris en compte au moment de son application. L’humidité du sol sera ainsi déterminante pour le bon fonctionnement des produits à pénétration racinaire. Pour les produits foliaires, ce sont plutôt les conditions atmosphériques (en particulier l’hygrométrie) qui seront essentielles.
Les outils de désherbage mécaniques doivent également être utilisés dans des conditions spécifiques. On donne souvent comme repère, un stade du maïs optimum pour l’utilisation des outils. Mais plus que le stade du maïs, ce qui importe le plus, c’est le stade des mauvaises herbes. En particulier, les herses, les houes, les roto-étrilleuses, sont des outils qui ne peuvent fonctionner correctement que sur des adventices jeunes.