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Délégation des cultures : des pratiques fréquentes

Ne serait-ce que pour les récoltes (céréales, maïs ensilage), la délégation des opérations culturales est largement répandue. Et si sa pratique tend à se développer, il est toujours utile d'en analyser l'impact sur le fonctionnement de l'exploitation.

Les chantiers de récolte sont bien souvent délégués, tout ou partie, à l'ETA ou à la Cuma.
© New Holland

Le premier impact mis en avant pour la délégation est bien entendu le gain de temps de travail. C'est particulièrement pertinent lors des grosses phases de travaux, notamment pour les implantations des cultures, le maïs au printemps ou les céréales à l'automne. Si cela permet d'implanter dans de meilleures conditions, le gain de temps s'accompagne en plus de gains agronomiques comme l'augmentation du potentiel de rendement. Dans tous les cas, la délégation n'épargne pas de devoir gérer l'organisation du chantier (approvisionnement en semences, gestion des parcelles, …) et d'en valider la bonne réalisation. Si des problèmes apparaissent, il faut les gérer au plus vite.

 

Un impact financier à définir

Plusieurs groupes d'agriculteurs utilisent l'outil AgrITK, développé par la chambre d'agriculture de Bretagne, pour calculer la marge opérationnelle de leurs cultures. Cet outil, qui détaille les différents postes de produits et de charges (foncier, intrants, main d'œuvre, mécanisation), recueille l'ensemble des opérations mécanisées liées à la culture ainsi que les temps de travaux correspondants. Pour chaque opération, on calcule les coûst/hectare liés à l'usage du tracteur, à la machine et au temps de travail (affecté d'une valeur de 25 €/h, valeur moyenne des choix des agriculteurs). Lorsque l'opération est déléguée, on recueille le coût global ramené à l'hectare.

Si on extrait les opérations de labour de 120 AgrITK réalisés, on obtient les données présentées dans le graphique . Comme on peut le voir, le coût/hectare du labour est fortement variable, aussi bien dans les situations de délégation que de travail par l'exploitation. Si on se pose la question de la délégation du labour, il faut réfléchir à la différence de coût entre la pratique actuelle et la pratique future. Si la pratique actuelle est vers la droite du graphique (les coûts élevés) et la pratique future vers la gauche (les coûts faibles), on aura intérêt à changer de pratique mais si cela peut également être l'inverse. Sans informations précises, il est hasardeux de dire qu'on va gagner de l'argent en déléguant ou son contraire. La seule façon est de faire le calcul pour avoir une idée claire de ce critère assez essentiel dans le choix.

cultures

Des facteurs non quantitatifs

Si le temps et l'argent sont des critères quantitatifs qu'on peut calculer, il y a d'autres critères à la délégation qui ne le sont pas et qui n'en sont pas moins importants dans les choix. Si l'agriculteur aime ou n'aime pas faire une opération, cela va évidemment orienter son choix, de manière compréhensible. Par ailleurs, la stratégie globale en matière de mécanisation doit être prise en compte. Les choix en matière de délégation doivent être cohérents avec les choix faits en matière d'équipement en machines. Si on investit dans des tracteurs et qu'on se dit qu'on va déléguer, on risque de payer deux fois, ce qui n'est sans doute pas la meilleure façon de maîtriser ses charges de mécanisation.

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