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La betterave, un fourrage très riche en énergie, facile à conserver

Souhaitant mener des essais sur la betterave pour alimenter son troupeau, la ferme de Trévarez en a profité pour implanter une collection variétale, en partenariat avec la Coop Saint Yvi. Premiers retours sur une culture qui fait sa réapparition sur nombre d'élevages.

La ferme expérimentale de Trévarez a décidé de lancer un essai cet hiver. "Les dernières références sur son incidence sur la production laitière datent des années 80. Depuis, les variétés ont changé, les vaches aussi...", indique Pascal Le Cœur.

"Dans les terres froides de Trévarez, le semis a eu lieu le 4 mai", indique Pascal Le Cœur, responsable de la station, aux éleveurs venus découvrir la culture de la betterave, le 7 novembre dernier. "Mais, en général, on préconise un semis dès le 10 avril, dans un sol suffisamment humide et dans un lit de semences bien préparé, pour une levée régulière", explique Jean-Philippe Turlin, conseiller à la chambre d'agriculture de Bretagne.

 

Des graines activées pour une levée régulière

Néanmoins, la levée peut s'étaler sur 4 à 5 semaines, avec des betteraves qui ne rattrapent jamais leur retard. Et à la récolte, si certaines betteraves gardent leurs feuilles, d'autres sont scalpées, ce qui pose des problèmes de conservation. La solution ? "Utiliser des graines activées", répondent les semenciers. Pré-germées, elles lèvent plus vite. Une technique adoptée pour les betteraves sucrières et qui progresse en betteraves fourragères, "pour un coût de 10 €/dose", facilitant grandement le binage en agriculture biologique.

En Bretagne, c'est un fourrage au rendement assuré.

 

Un binage en rattrapage

Semée à 105 000 - 115 000 graines/ha, pour 90 000 à 100 000 racines récoltées, la betterave, sensible à la concurrence, doit être désherbée dès qu'apparaissent les premières adventices. "Avec un pulvérisateur nickel et un nettoyant spécifique, précise Jean-René Balaven. Car elle est très sensible aux sulfonylurées".

Si chénopode, matricaire, mercuriale et renouée sont les plus fréquentes, une observation de la culture permet de choisir les matières actives les plus adaptées. Et, si besoin, un second passage peut être réalisé 10 jours plus tard. "La betterave se prête bien au binage, en rattrapage, rajoute le technicien à la Coop Saint Yvi. Les ETA s'équipent peu à peu".

 

Une simple dalle bétonnée

"La betterave est le fourrage le plus facile à conserver, estime Élodie Tranvoiz. Il suffit d'une dalle bétonnée propre, sur laquelle elle peut rester jusqu'à 5 mois. En prêtant attention au décolletage, car une betterave abîmée va pourrir. Et en limitant la hauteur du tas à 2 mètres". Une fois arrachée, la betterave continue à respirer. "Il faut donc ventiler le tas, rajoute la chargée d'études à la chambre d'agriculture de Bretagne. Et ne le couvrir qu'en cas de risque de gel, en le découvrant aussitôt le risque passé". La distribution se fait au godet désileur, à la mélangeuse... "en faisant attention aux cailloux".

 

Sans butyriques

"La betterave est un aliment très appétent, affirme Pierre Floch, de la Coop Saint Yvi. Et même s'il reste un peu de terre, il n'y aura pas de butyriques car il n'y a pas de fermentation". Très riche en énergie, 1,12 à 1,15 UFL/kg de MS contre 0,90 pour le maïs, la betterave est aussi mieux pourvue en PDIE, 86 contre 65, et en PDIN, 62 contre 42. Et aurait plus d'effet sur les taux que sur la production laitière.

"En Bretagne, c'est un fourrage au rendement assuré, constate Élodie Tranvoiz. En année froide ou sèche, elle connaît moins de variations que le maïs". Riche en potassium et en sodium, elle ne convient pas aux taries. "Pour les laitières, il faut respecter une transition alimentaire de trois semaines, en augmentant progressivement les quantités distribuées, sans dépasser les 4 kg de matière sèche et en évitant d'autres aliments acidogènes dans la ration".

 

Un fourrage à pâturer

La betterave peut aussi être pâturée au fil avant, repoussé de deux rangs tous les jours. "À condition de choisir des variétés dites fourragères, moins riches en matière sèche, faciles à déterrer et à manger". Il suffit d'en arracher quelques-unes le premier jour pour habituer les vaches qui, très vite, mangent feuilles et racines.

 

La betterave pour la première fois à Trévarez

La culture de la betterave ayant le vent en poupe chez nombre d'éleveurs, la ferme expérimentale de Trévarez a décidé de lancer un essai cet hiver. "Les dernières références sur son incidence sur la production laitière datent des années 80. Depuis, les variétés ont changé, les vaches aussi...", indique Pascal Le Cœur.

Prévu sur une centaine de jours, l'essai va comparer deux lots de vaches en début de lactation, nourries avec du maïs à volonté et de l'ensilage d'herbe, l'un recevant en plus 4 kg de matière sèche de betterave. "On va mesurer les performances laitières mais aussi les taux et le comportement des animaux : rumination, remplissage du rumen...", énumère Élodie Tranvoiz. Implantée pour la première fois à Trévarez, la betterave devrait y rester un moment.

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