Le bassin versant du Chiffrouët mobilise tous les acteurs
Sur le bassin versant du Chiffouët (22) une action coordonnée entre vendeurs, prescripteurs, agriculteurs est menée afin de réduire les quantités de phytosanitaires dans l'eau sur le territoire de Lamballe -Terre et Mer. Une opération de sensibilisation est notamment menée sur le désherbage du maïs.


Le groupe Syngenta, les coopératives et négoces, et la chambre d'agriculture ont entamé une démarche commune sur le territoire du bassin versant du Chiffrouët, affluent du Gouessant, pour conseiller et sensibiliser les agriculteurs sur la pratique du désherbage du maïs. Une opération "test" avec pour maître d'ouvrage Lamballe Terre et Mer, pilotée par la chambre d'agriculture qui vise à réduire les quantités de phytos retrouvées dans les eaux superficielles sur le territoire. Des herbicides : métolachlore, mésotrione, clopyralide, foramsulfuron... ont été détectés en quantité dans les analyses réalisées en juin 2018 par la communauté de communes, dont la rivière du Chiffrouet.
Choisi pour sa taille restreinte, ce petit bassin versant d'une soixantaine d'agriculteurs cultivant du maïs teste une méthode d'approche à l'échelle du territoire où se mêlent des réunions collectives et du conseil individuel. En plus de l'enquête individuelle réalisée par téléphone auprès des agriculteurs, la chambre d'agriculture a mené en parallèle un travail de positionnement et de notation des parcelles à risque (en collaboration avec le Sage Baie de St-Brieuc). Un nouvel axe est pris en compte, celui du niveau de risque de chacune des parcelles. "Sur le territoire concerné, on essaie d'intégrer le plus de monde possible. Cela représente 3 000 ha, une centaine d'exploitations, dont 66 qui font du maïs", explique Cédric Jaffry, conseiller agronomie et bassin versant à la chambre d'agriculture de Bretagne. Sur le bassin versant du Chiffrouet, l’année 2019 aura été une année de partage d’informations sur les enjeux de qualité des eaux et sur les moyens techniques et organisationnels pour y parvenir. "Pour poursuivre l’action, nous proposons que l’année 2020 soit celle de l’engagement de chacun dans la mise en oeuvre de pratiques (désherbage mécanique, réduction de l’érosion, limitation de dérive…) et la mise en place d’aménagements (bande enherbée, talus, haie…) pour réduire à la fois la quantité de matières actives herbices employées à l’hectare et leurs transferts vers les cours d’eau", détaille Cédric Jaffry.
Cette année, le déficit des semis de céréales, aura pour conséquence la présence d’une part de maïs plus importante dans les assolements. La campagne 2020, sera donc particulièrement à risque. D'où la nécessité d'avoir une approche globale, avec tout un panel de solutions.
Les solutions sur le désherbage
- Je désherbe mécaniquement (houe rotative, herse étrille, bineuse...) en mixte ou en tout mécanique (ex. après prairie temporaire),
- Je traite les adventices levées entre les stades cotylédons à 2 feuilles,
- Je traite en localisé sur le rang,
- J'utilise mes buses de pulvérisateur à leur bonne pression de fonctionnement,
- Je pulvérise dans de bonnes conditions de vent et d'hygrométrie.