L’élevage de Michel Lecuyer est au courant du photovoltaïque
L’atteinte de la parité réseau (coût de production local = coût de l’électricité acheté sur le réseau) a fait entrer l’énergie photovoltaïque dans l’élevage porcin naisseur-engraisseur (270 truies) de Michel Lecuyer. Parmi les premières installations dans laquelle l’autoconsommation photovoltaïque à la ferme prend un véritable sens économique.

En 2018, Michel Lecuyer a un projet de construction d’un bâtiment pour du stockage de matériel. Se pose alors la question d’une centrale photovoltaïque en toiture. L’économie d’échelle est intéressante puisque le bâtiment, en plus de sa vocation principale, offre aussi la possibilité de produire de l’énergie. La facture d’électricité ne cessant de grimper, pourquoi pas de l’autoconsommation ? Le pas est franchi. Michel Lecuyer engage une étude auprès de la chambre d’agriculture afin d’évaluer l’opportunité de produire de l’énergie photovoltaïque en lien avec la consommation de l’exploitation porcine. En effet, le bon fonctionnement de l’installation repose sur son bon dimensionnement.
Les premiers kilowatts heure "solaires" ont alimenté à hauteur de 30 % la consommation totale de l'élevage.
Évaluer et analyser l'opportunité du projet
Le but est de concilier deux enjeux : éviter le sous-dimensionnement de l’installation qui limiterait ses bénéfices et éviter le sur-dimensionnement qui diminuerait la rentabilité de l’installation.
Chez Michel Lecuyer, le profil de consommation de l’élevage est idéal (importante consommation en journée). Par la suite le traitement des données de puissance consommée a permis de définir plusieurs scénarios technico-économiques via un dimensionnement de l’installation photovoltaïque allant de 30 kWc (160 m²) à 54 kWc (280 m²).
Autoconsommation avec vente de surplus
Après l’analyse des scénarios, Michel Lecuyer s’est orienté vers une installation de 48 kWc (250 m²). Ce choix de puissance a été arrêté en tenant compte d’une anticipation de l’augmentation des consommations de l’élevage et d’une optimisation de la part de production photovoltaïque consommée sur place par rapport à la consommation totale de l’élevage (taux d’autoproduction ou réduction de la facture).
Cette puissance de 48 kWc pouvant engendrer en période estivale un surplus d’énergie photovoltaïque non valorisé dans l’élevage (taux d’autoconsommation inférieur à 100 %), Michel Lecuyer a choisi une configuration d’autoconsommation en vente de surplus à 6 c€/kWh à EDF (lire encadré ci-dessous).
À noter qu’en 2019, la Région Bretagne a lancé un dispositif de soutien aux installations photovoltaïques en autoconsommation totale. Cette installation n’a pas pu en bénéficier car elle a été initiée en 2018 et ne rentrait pas dans le cadre de l’autoconsommation totale.
La centrale photovoltaîque en fonctionnement depuis le début de l'été
L’installation photovoltaïque a été confiée à la société Entech SE à Quimper, les travaux se sont déroulés en début de printemps en phasage avec la réalisation du bâtiment neuf.
Depuis la mise en service début juin les premiers kilowatts heure "solaires" ont alimenté à hauteur de 30 % la consommation totale de l’élevage (la réduction de la facture d'électricité d’été est donc de 30 %) . Le taux d’autoconsommation de 94 % montre qu’il y a peu de surplus (seulement 6 %) en période de forte production et conforte dans le choix initial d’une puissance installée à 48 kWc .
Contacts : Pour plus de renseignements : Régis Le Carluer, 02 96 79 22 08, regis.lecarluer@bretagne.chambagri.fr / Jean-Yves Carré, 02 98 52 49 61, jean-yves.carre@bretagne.chambagri.fr / Laurent Somer, 02 96 79 22 09, laurent.somer@bretagne.chambagri.fr
L'achat groupé Apepha
La deuxième édition de l’achat groupé d’installations photovoltaïques de l’Apepha a été lancée en mai 2019, en partenariat entre l’Apepha, le bureau Belenn Ingénierie et la chambre régionale d’Agriculture.
L’achat groupé permet aux agriculteurs de se lancer dans un projet photovoltaïque en toute confiance. Tout au long de leurs démarches, ils bénéficient de l’appui de la chambre régionale d’Agriculture et du bureau Belenn Ingénierie. Les installateurs retenus dans l’achat groupé ont fait l’objet d’une procédure de sélection rigoureuse. L’achat simultané de volumes importants fait en outre bénéficier les agriculteurs de prix avantageux pour leurs installations photovoltaïques.
Qu'est-ce que l'autoconsommation totale avec vente du surplus
Ce schéma illustre le transfert des énergies entre le réseau public de distribution électrique Enedis, le bâtiment photovoltaïque calibré pour l’autoconsommation avec vente du surplus et les circuits électriques de consommation. L’autoconsommation avec vente du surplus consiste à consommer la majeure partie de l’énergie produite par l’installation photovoltaïque et de vendre le surplus à EDF. Le tarif de vente de surplus est très faible : 6 c€/kWh, en dessous du coût de production. C’est pourquoi il faut calibrer l’installation pour minimiser le surplus et atteindre un taux d’autoconsommation proche de 100 %. L’installation de Michel Lecuyer réduit ainsi la facture d’énergie du fournisseur d’électricité (EDF ou autre), c’est en quelque sorte une "fabrique d’électricité à la ferme".