A Lopérec, du maïs ensilage en dérobée pour nourrir les brebis
Il avait déjà essayé de cultiver du soja. Toujours à l'affût de nouveautés, Gilles Morvan a voulu tester cette année un maïs conduit comme une dérobée après une orge. L'ensilage sera réalisé dans les jours qui viennent. Et le fourrage nourrira les brebis gestantes pendant l'hiver.




En ce début novembre, le maïs a encore fière allure, avec une végétation s'élevant à près de deux mètres de hauteur et des épis au stade laiteux. "On devrait ensiler cette semaine, prévoit Gilles Morvan, éleveur de brebis à Lopérec. Et on l'analysera pour connaître sa valeur alimentaire".
Toujours à l'affût de nouveautés, il a profité d'une récolte précoce de l'orge, au 11 juillet, pour implanter une dérobée d'un genre un peu particulier : un maïs ultra précoce, Zeta 140. "Je l'avais déjà utilisé l'an passé. Et j'avais constaté une maturité plus précoce d'un mois, m'obligeant à organiser mon chantier de récolte en deux fois. Cette année, j'ai voulu voir ce qu'il allait donner en le semant un mois plus tard".
Le semis a eu lieu le 13 juillet. "Cinq jours plus tard, le maïs était déjà sorti et rangé", indique l'éleveur. Et le 28 juillet, photos à l'appui, il mesurait 26 cm. "Au moment du semis, la terre était grasse et fraîche. Le maïs a profité de l'humidité du sol puis des fortes températures de l'été pour grandir", analyse l'agriculteur, qui a souhaité conduire sa culture comme une dérobée, sans engrais ni fumier, "juste avec un désherbant de pré-levée".
Un fourrage à moindre coût
Au final, le résultat est satisfaisant, avec un rendement qui devrait avoisiner les 6-7 t MS/ha, "autant qu'une prairie", et un grain au stade laiteux. Ensilé, il nourrira les brebis gestantes pendant l'hiver. "S'il fait beau au moment de la récolte, on pourra semer une céréale dans la foulée, indique Gilles Morvan, amusé de constater que dans ce cas, la terre sera restée vide deux jours cette année".
Gilles Morvan réfléchit déjà à la suite à donner. "Je pense renouveler l'essai l'an prochain, en séparant ma parcelle en deux, l'une recevant du fumier, l'autre non. Ca me permettra de voir si c'est parce qu'il avait faim que le maïs a végété à un moment donné". Mais déjà l'éleveur voit plus loin. "En cas d'évolution climatique, ce maïs me permettrait de faire du stock pour l'hiver à moindre coût". Avec un bémol, mais de taille... "Il faut une récolte précoce de l'orge, la première quinzaine de juillet, ce qui est loin d'être toujours le cas dans nos zones froides des Monts d'Arrée".











