BV en contentieux
Trois mois pour convaincre !
Les membres de la section environnement de la FDSEA et des JA se sont réunis lundi 26 mars au soir à l'invitation d'Alain Tiengou, Jean-Jacques René et Yves-Marie Baudet, les responsables de section, pour une "spéciale bassin versant".

Une fois n'est pas coutume, la section s'est ouverte sur des remerciements. La forte mobilisation de février a énormément pesé dans la balance et la solidarité des agriculteurs bretons est remontée jusqu'à Bruxelles !
Un bref rappel historique a permis, premièrement, de mesurer tout le chemin parcouru depuis le début du contentieux, puis, dans un second temps, de se remémorer les évènements des derniers mois.
Le compte à rebours a démarré
La première partie s'est terminé sur la date fatidique du 21 mars, celle tant redoutée par la profession… Bruxelles a rendu son verdict, c'est finalement un délai de trois mois qui est obtenu. Trois mois, c'est évidemment très court. Ce temps doit être mis à profit pour organiser une véritable concertation avec la profession. Les commissaires européens seront invités à se rendre compte sur le terrain des investissements et des résultats obtenus par les agriculteurs.
Trois mois, c'est aussi le délai pour proposer des mesures pertinentes à Bruxelles. Sans cela, le risque de se voir imposer des mesures aberrantes ne serait pas négligeable. C'est essentiellement pour réfléchir à ces propositions que la section s'est réunie lundi soir.
Des pistes de travail
Comme on pouvait s'y attendre les débats ont été riches, et extrêmement instructifs. A l'aide d'indicateurs, bassin par bassin, (pourcentage de PMPOA soldés, Kg d'azote minéral/ha, résultats des contrôles…), des points noirs ont été mis en exergue. Les responsables de la section ont questionné l'auditoire.
Des propositions ont fusé. Mais ce qui paraît applicable sur l'Arguenon ne l'est pas forcément sur l'Ic ou encore le Bizien, et vice-versa ! Ce qui s'apparente à un grand brainstorming a fait naître petit à petit un consensus. Tout le monde est conscient que les agriculteurs doivent être force de propositions pour sortir de ce contentieux, et plus que jamais les propositions devront être efficaces, sans toutefois remettre en cause la viabilité des exploitations.
Avant de se quitter, deux pistes de travail ont été arrêtées.
Premièrement, le contingentement de l'azote minéral. "Pourquoi épandre tant de minéral quand on a du lisier ?", lance un agriculteur. Une limitation de l'épandage d'azote minéral par culture semble donc une piste intéressante, et ce d'autant plus qu'elle serait sur le plan agronomique plus cohérente que les 210kg/ha actuels, toutes cultures confondues !
La deuxième piste serait un contrôle des reliquats azotées post-culture (à l'automne donc). L'idée semble plaire, car la terre parle certainement plus que le papier. "Le papier absorbe beaucoup mais il ne reflète pas toujours la réalité, lance un exploitant. "Il faut rester vigilant quant au protocole et à la fiabilité des contrôles".
Ces deux pistes de travail sont donc à creuser, elles seront étudiées et même disséquées par des techniciens afin de s'assurer de leur faisabilité. C'est pourquoi il est important d'insister sur le fait qu'il ne s'agit que d'ébauches de mesures. Les professionnels tiennent à rester extrêmement vigilants dans le choix des propositions à faire à Bruxelles. La marge de manœuvre est étroite.