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"Il faut collecter et réutiliser"

Pierre de Lépinau, directeur d'Adivalor encourage les agriculteurs à être proactifs sur la question du plastique. Il leur conseille de garder une longueur d'avance sur les attentes du législateur.

Pierre de Lépinau, directeur d'Adivalor.

Quel est l'environnement économique de la filière recyclage après le confinement ?

Pierre de Lépinau. Aujourd'hui l'effondrement du cours des matières premières, donc du pétrole nous impacte. Le recyclage pour bien vivre a besoin de matières premières à des prix élevés. C'est une période difficile pour les recycleurs. Les conditions de reprise se sont dégradées, on accepte des révisions de prix à la baisse. Les recettes baissent, à l'automne les éco-contributions vont augmenter, c'est indispensable pour pérenniser les filières de recyclage et leurs outils industriels.
Après une perte de plus de la moitié des volumes collectés en avril, on s'attend à collecter 150 000 m3 à l'automne, ce qui signifie une activité en hausse de 50 %. Ce n'est pas insurmontable !

Dans l'enquête réalisée en Bretagne auprès de 700 agriculteurs bretons, il ressort que les éleveurs voudraient une durée de collecte supérieure ?

PDL. Le niveau d'intérêt et la prise de conscience des agriculteurs pour la collecte sont fortes. Et les agriculteurs attendent un service. Nous savons qu'ils voudraient déposer leurs déchets toute l'année ou que l'on vienne les chercher chez eux. Mais comment le financer, comment le mettre en place ? Nous recherchons l'optimum économique, si nous allons plus loin alors il faudrait augmenter l'éco-contribution ou appliquer un coût forfaitaire. Il existe c'est vrai des exemples de regroupements sur un point, dans une cuma dans l'Orne par exemple. Par ailleurs, il est possible d'aller voir des coopératives qui pratiquent la collecte permanente.

La réglementation va se durcir, qu'est-ce qui se profile à moyen terme ?

PDL. Ce qui est dans le collimateur, c'est le plastique à usage unique. Le sujet est celui de la réutilisation ! Il faut avoir une réflexion prospective et le secteur agricole a tout intérêt à mettre en avant des expériences réussies. Il y a une grosse pression là-dessus. Des produits peuvent-ils évoluer ? La réutilisation des big-bag ou la livraison en vrac sont-elles possibles ?
L'autre sujet porte sur l'achat de produits avec des matériaux recyclés à qualité équivalente. Le seau, la ficelle contiennent-ils du plastique recyclé ? D'ici la fin 2020, on imposera des taux minimum de recyclage. Le plastique non recyclable à terme est mort. Le commerce du durable va devenir important. Il faut collecter et réutiliser. Cela fait consensus dans la société et chez les politiques.

 

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