Lorsque l’effluent est produit, trois processus successifs se mettent en place et aboutissent à la formation de l’ammoniac dans l’air :

uréolyse > dissociation > volatilisation.

L’uréolyse consiste à hydrolyser l’urée ou l’acide urique présent dans les urines par l’uréase, enzyme présente dans les fèces pour produire les ions ammonium (NH₄₊). Ces ions, contenus dans l’effluent, sont ensuite transformés en ammoniac, forme non ionisée (N_H3), c’est la dissociation. Enfin, la volatilisation consiste à faire passer l’ammoniac liquide à sa forme gazeuse, dans l’air des bâtiments d’élevage. Différents paramètres vont influencer ces processus et favoriser la formation de l’ammoniac comme la température, le pH ou une vitesse d’air élevés.

L'éleveur peut cibler dans un premier temps le poste le plus émetteur : le bâtiment d'élevage.

 

Cibler le poste le plus émetteur

Afin de limiter le transfert de pollution, il est recommandé de mettre en place des techniques de réduction des émissions d’ammoniac sur l’ensemble des postes émetteurs. Ainsi, du bâtiment à l’épandage, l’azote sera conservé au mieux dans les déjections. Toutefois, l’éleveur peut cibler dans un premier temps le poste le plus émetteur : le bâtiment d’élevage. Différentes techniques peuvent être mises en œuvre pour limiter les émissions d’ammoniac. Par exemple, adapter l’alimentation en fonction des besoins des animaux, évacuer fréquemment les déjections ou mettre en place un système de brumisation, sont des techniques efficaces pour la réduction des émissions d’ammoniac (réduction de 20 à 50 %). Le stockage et l’épandage des effluents sont les deux autres postes les plus émetteurs. La mise en place d’une couverture de fosse permet de diminuer les émissions d’ammoniac de 70 à 90 % en moyenne. Le choix des techniques d’épandage peut également réduire ces émissions.

 

MethaN'H3 : Focus sur la méthanisation passive

Le projet MethaN’H3 a pour objectif d’accompagner cinq éleveurs de porc et de veaux de boucherie ayant choisi de s’orienter vers d’avantage d’autonomie en énergie et en azote au stockage et à l’épandage. La méthanisation passive consiste en une couverture flottant à la surface des fosses à lisier capable de capter et valoriser le biogaz naturellement émis par les effluents stockés. Elle permet de limiter les émissions d’ammoniac et d’éviter le stockage des eaux de pluie. Couplée à de bonnes pratiques d’épandage, des économies en engrais minéral et en temps d’épandage peuvent alors être réalisées. Le suivi des dispositifs de méthanisation passive et les pistes d’optimisation des chantiers d’épandage sont actuellement en cours et les résultats seront diffusés fin 2020.

Lien vers le site du projet : http ://www.bretagne.synagri.com/synagri/couverture-flottante-et-methanisation

 

Financé par : ADEME. 
Coordonné par : Chambre d’agriculture de Bretagne et en collaboration avec : Institut d’élevage, Frcuma Ouest