Trois questions à... Thierry Marchal
Président du groupe de travail porc des chambres d'agriculture de Bretagne et éleveur dans le Finistère.

La recherche appliquée est-elle importante au sein des chambres d'agriculture de Bretagne ?
Thierry Marchal. La recherche est extrêmement importante au sein d'une instance publique qui produit des références neutres comparé à la recherche privée. Comment s'en passer ! Cette recherche est collective, au service de toute la filière, et notamment des éleveurs. Rappelons que nos travaux doivent déboucher sur des solutions concrètes pour les éleveurs, applicables directement dans les élevages. Elles doivent leur apporter une plus-value technique et économique. Rappelons aussi que cette recherche est validée par des professionnels, et donc pilotée par des éleveurs. Ce n'est pas de la recherche "hors-sol". Nos priorités d’actions sont définies en concertation avec les acteurs de la filière. Nous les réunissons une fois par an pour faire remonter les besoins du terrain, et à l’issue de cette réflexion commune, nous établissons le programme de recherche annuel. Nous tenons compte également du contexte dans lequel évolue la filière. Les attentes sociétales évoluent et orientent les actes d’achat des consommateurs. Notre objectif est là aussi de développer des recherches, prioritairement sur le bien-être et la santé afin de proposer des solutions et faire avancer l’ensemble des acteurs.
C'est sur la station de Crécom que la recherche appliquée porcine se concentre maintenant ?
T.M. Avec l’arrêt de la station de Guernévez, Crécom doit maintenant répondre à toutes les attentes et aller au-delà du sanitaire et de l’alimentation. Nous sommes en réflexion pour ouvrir la station aux éleveurs qui ont besoin de voir. Nous souhaitons aussi travailler plus en lien avec les groupements de producteurs : nous avons fait le tour des conseils d'administration pour recueillir leurs attentes. On doit travailler ensemble.
Avec quels moyens ?
T.M. Il faut savoir qu'il ne reste plus que trois stations pilotées par la profession en France, ici à Crécom (22), celle de l'Ifip au Rheu (35), et celle des Trinottières (49). Nous devons être bien coordonnés car la recherche a un coût.
Enfin, préparer l'avenir demande des moyens. Les finances publiques étant très orientées sur le bien-être des animaux et les attentes sociétales, pour les sujets plus techniques la filière devra se prendre en main.