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Lait : Frémissement sur le marché français

La conjoncture 2019 est favorable pour les éleveurs : progression du prix du lait, revenus qui s’améliorent... Ce bilan résulte de l’augmentation des prix des produits laitiers sur le marché français et du dynamisme des marchés mondiaux. Si 2020 s’ouvre sous des auspices positifs, les menaces s’accumulent. En particulier, le coronavirus pourrait pénaliser la demande… et tout le fonctionnement de la filière, de la collecte à la transformation.  

22 000 e/UTA, c’est le résultat courant avant impôts des éleveurs laitiers bretons spécialisés en 2018

Lait

Le prix du lait payé aux éleveurs bretons progresse en 2019 pour la 4e année consécutive, après son point bas atteint en 2016 lors de la crise des marchés laitiers. Il s’établit à 357 €/1 000 litres, en hausse de 4,7 % par rapport à 2018 et 20 € au-dessus de la moyenne décennale.
Le résultat disponible par UTH enregistre en 2019 une progression annuelle de 12 % au sein des élevages bretons du réseau Inosys. Cette augmentation résulte d’une hausse du prix du lait et des volumes livrés ainsi que d’une bonne maîtrise des charges. Cependant, les résultats économiques présentent d’importantes disparités entre élevages. Même dans le cadre d’une conjoncture globalement favorable, de nombreux élevages peinent à dégager un revenu satisfaisant.

 

5,4 milliards, c'est le nombre de litres de lait livrés à l’industrie en 2019 dans la région

Lait

La collecte de 2019 se situe, ex aequo avec 2017, à son niveau le plus élevé en dix ans. Elle progresse de 1 % par rapport à l’an dernier. Cette augmentation tient essentiellement au dynamisme du 1er semestre, soutenu par une production herbagère abondante.
La croissance de la collecte s’explique par une progression de productivité des vaches laitières. Après deux été secs et chauds, face à un manque de fourrage, de nombreux éleveurs ont réduit leur cheptel et privilégié les animaux les plus productifs. En comparaison à 2018, les effectifs de vaches sont en légère baisse début 2019. Le recul s’amplifie au fil de l’année : en janvier 2020, le cheptel s’est érodé de 1,6 % par rapport à janvier 2018.

 

Actualités de la filière

À retenir de 2019

Les tarifs en magasin ont augmenté pour le beurre, la crème, l’emmental et les laits de consommation, produits soumis à une forte concurrence et pour lesquels l’industrie bretonne réalise une part importante des fabrications nationales. En parallèle, la pression tarifaire s’est renforcée sur les produits sous Marques de distributeur (MDD). L’impact global sur les marges des transformateurs est difficilement appréciable. Ils ont été en mesure de revaloriser le prix payé aux éleveurs bretons à hauteur d’une douzaine d’euros, une hausse qui tient aussi à l’amélioration des cours mondiaux. 2019 a vu se poursuivre l’organisation des producteurs en Bretagne avec la création d’une nouvelle OP, l’APLBA. Elle regroupe des éleveurs qui livrent du lait à la coopérative Laïta sans en être adhérents.

Les enjeux de la filière pour 2020 et les années suivantes

Un tiers des éleveurs laitiers bretons spécialisés sont âgés de plus de 55 ans d’après la MSA. Faire face au renouvellement des générations constitue un enjeu majeur pour la première région laitière de France.
La poursuite de l’adaptation de la production laitière bretonne aux attentes sociétales, au travers des démarches de segmentation ou du plan interprofessionnel France Terre de Lait, reste également un sujet de fond. La croissance de la production laitière bio bretonne notamment devrait se poursuivre en 2020. Dans quelle mesure la consommation continuera d’absorber l’offre et comment les industriels feront face aux variations saisonnières des volumes de production seront des points de vigilance.

Les relations entre les acteurs de la filière seront aussi au cœur des préoccupations :
- D’après les premiers échos, les négociations commerciales 2020 ont permis à plusieurs transformateurs présents en Bretagne d’obtenir de nouvelles revalorisations tarifaires, y compris sur les MDD. Quel sera le degré de ruissellement de ces hausses jusqu’aux éleveurs - Le renouvellement des contrats liant éleveurs et transformateurs. Les discussions continuent d’achopper sur la définition des formules de calcul du prix du lait et la prise en compte des coûts de production des éleveurs.

 

 

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