L’ergonomie : tout un concept !
L’ergonomie est l’étude scientifique des conditions de travail, et plus particulièrement des interfaces hommes-machines. Mais l’ergonomie ne se préoccupe pas seulement de l’adaptation des outils de travail aux dimensions corporelles. Elle s’intéresse aussi à l’organisation du travail ainsi qu’au contenu et à l’environnement du travail.

L’ergonomie est la discipline qui rassemble les connaissances sur le fonctionnement de l'homme en activité de travail, afin de l'appliquer à la conception des machines, des tâches, des outillages et des bâtiments.
Priorité au préventif
Ceci se fera de préférence en préventif, par exemple en réfléchissant à la meilleure conception d’un équipement pour faciliter sa future utilisation, ou bien en correctif pour aménager un poste de travail suite à une maladie professionnelle ou à un accident du travail.
Il est reconnu que les conditions de travail, dans la totalité de leurs composantes, ont un impact sur la santé de l’intervenant, bien évidemment lorsqu’elles posent des soucis de sécurité, mais aussi par l’apparition de TMS (troubles musculo-squelettiques). Ces troubles sont sources d’inconfort, de douleurs, d’arrêts de travail voire même d’une incapacité à réaliser la tâche.
Des facteurs de risques multiples
Les facteurs de risques entraînant l’apparition de TMS sont nombreux et de plusieurs ordres. Dans les aspects bio-mécaniques, c’est le geste dans toutes ses composantes qui est considéré : sa fréquence, sa durée, son intensité et donc le niveau de sollicitation musculaire, la posture et la position dans laquelle est sollicité le corps et tout particulièrement l’articulation. Les effets combinés sont également étudiés (fréquents soulèvements d’une charge lourde au-dessus des épaules, par exemple).
L’équation personnelle regroupe des éléments en lien avec la sensibilité individuelle liée à des pré-dispositions génétiques, au sexe, à sa constitution physique, à une pathologie pré existante, à la latéralité.
Les facteurs psychosociaux concernent le stress, la pression mentale, le défaut d’organisation engendrant du stress, la complexité des procédures…. En effet, le stress a de multiples effets sur l’organisme : en plus d’augmenter le temps de récupération et la tension musculaire, il intervient sur la perception de la douleur et sur le système nerveux, en augmentant la sécrétion de diverses hormones provoquant des inflammations des tendons, œdèmes et syndromes canalaires. Son incidence sur le risque d’apparition des TMS est importante.
Les facteurs additionnels sont liés à l’environnement de travail, au bruit, à l’éclairage, aux vibrations, à la température. Des absences de rotation de postes ou la durée des cycles auront également un impact.
Les principes de líergonomie appliqués à la traite
Lorsque l’on applique les grands principes de l’ergonomie à la traite et aux tâches associées, on pourra noter l’importance des travaux à mener sur :
- la conception la plus aboutie possible des salles de traite, en réfléchissant à la hauteur des quais et leur adaptation à la taille des trayeurs, la pose des faisceaux en zone de confort, la hauteur des commandes et des consommables,
- la réduction du poids des griffes et l’amélioration de leur préhension,
- la conception la plus ergonomique possible des équipements associés pour limiter la fréquence des gestes et le port de charges (taxi-lait, dispositifs d’application des produits d’hygiène, transfert du lait écarté...),
- la meilleure conception des locaux pour assurer des déplacements en sécurité et les plus efficaces possibles, tout en les limitant,
- l’ambiance de traite par la réduction des bruits, la limitation des températures extrêmes, l’installation de dispositifs lumineux en lien avec la finesse de la tâche à réaliser,
- les temps de récupération par la rotation des trayeurs,
- l’organisation du travail par le bon enregistrement et le transfert des consignes aux autres intervenants et par la simplicité des procédures à mettre en place, réduisant ainsi le risque d’erreur.
Mais il existe aussi de très nombreux autres facteurs sur lesquels il n’est pas aisé d’agir comme la reconnaissance personnelle au sein de la structure et à l’extérieur, le sens de la tâche et du métier, l’équilibre vie personnelle, vie professionnelle…