Sous quelle forme valoriser les hectares de maïs implantés cette année ?
Le maïs peut se récolter sous une diversité de formes, de la plante entière au grain seulement, sous une forme humide ou sèche. Incorporé dans l’alimentation des vaches, ces différentes possibilités répondront à des objectifs différents.

En bio, la priorité est souvent de récolter une quantité suffisante de fourrages pour alimenter les animaux tout l’hiver de façon autonome (sans achat extérieur). Ainsi, l’ensilage de maïs plante entière, qui permet un rendement important est en général privilégié. Mais si les rendements sont bons ou que les surfaces sont suffisantes, il peut être envisagé une autre valorisation du maïs. Ce choix dépendra des autres composants de la ration et ce qu’on attend en priorité du maïs : du volume de fourrages, ou de la concentration de la ration en énergie.
En terme de valeur nutritive, c’est le maïs grain qui permettra la meilleure concentration en énergie mais aussi en protéines (1). Par rapport aux autres céréales (blé, orge), le maïs grain aura un effet plus important sur la production laitière et dans une moindre mesure sur le TP et le TB. Le maïs épi se trouve en position intermédiaire entre le grain et l’ensilage. Mais il est aussi important de raisonner à la quantité totale récoltée sur une surface donnée (2). L’ensilage de la plante entière permet de maximiser l’énergie et l’azote récoltés par hectare. Entre le maïs épi et grain, la quantité d’énergie est similaire, la différence se fait sur la quantité d’azote, qui est supérieure en récoltant l’épi. Aussi, le maïs épi est compétitif en terme de coût par rapport au maïs grain.
Dans un contexte où les fourrages permettent l’autonomie alimentaire, pour une ration de base pauvre en énergie, il serait judicieux d’opter pour le maïs grain. Si la quantité de protéines est limitée, il pourrait être intéressant d’envisager l’ensilage de maïs épi, plus équilibré.
Par contre, quand le bilan fourrager est tendu ou que les surfaces sont limitées, l’ensilage plante entière s’impose : on ne peut pas se permettre de laisser 40 % de l’énergie et 25 % des protéines au champ.
Prévoir le stockage
La question du stockage du maïs est à prendre en compte dans les critères de choix du mode de récolte. Tandis que l’ensilage de maïs se conserve facilement si le silo est bien confectionné, l’ensilage de maïs épi ou maïs grain humide devra être conservé dans un silo (ou un boudin) plus étroit pour que le front d’attaque avance suffisamment rapidement. Il est aussi possible de sécher le grain ou l’épi, mais il faudra trouver un séchoir disponible et agréé pour accueillir des céréales bio, et prendre en compte le coût de séchage.