Système bas carbone, imprimer un cercle vertueux dans les rotations
À Trévarez, des rotations vertueuses sont organisées au service de la productivité fourragère pour un système laitier à faible empreinte carbone.

Les exploitations laitières bretonnes sont conditionnées par la structuration de leur parcellaire. Elles ont à faire face à une dichotomie majeure qui les distingue des autres productions : d’un côté le parcellaire accessible au pâturage des laitières où des obstacles importants peuvent empêcher la circulation bi-quotidienne des vaches traites (voire en continu dans le cas de la traite robotisée). D’autre part se trouvent les îlots de parcelles non accessibles à ce pâturage dont la destination est différente puisque 70 % des UGB de l’exploitation laitière ne peuvent s’y rendre pour pâturer. À Trévarez, le système bas carbone n’échappe pas à cette situation et a organisé ses rotations pour l’efficacité de la production fourragère.
90 % de SFP/SAU
Des prairies en rotation sur une majorité de surface
Le système bas carbone de Trévarez est organisé autour d’une SAU de 121 ha, dont 51 ha accessibles au pâturage des vaches laitières. La surface accessible "correcte" est à relativiser face au troupeau conventionnel de 130 vaches pour lesquelles ces surfaces sont destinées. Cette surface autorise 40 ares accessibles au pâturage des laitières. Afin de faire face aux besoins du troupeau laitier et de son renouvellement, la SFP représente 90 % de la SAU, ce qui laisse peu de place aux céréales et cultures de vente. Cette forte orientation fourragère des surfaces se rapproche des situations rencontrées dans les bassins laitiers très spécialisés bretons, tranchant avec la moyenne régionale à 80 % de SFP dans la SAU.
40 ares accessibles au pâturage
Le pâturage des vaches laitières reste un vecteur essentiel de la compétitivité des exploitations et se positionne en tant que levier déterminant pour la maîtrise des émissions brutes de gaz à effet de serre. D’un point de vue agronomique, la possibilité d’introduire des prairies en rotation sur la majorité des surfaces de l’exploitation permet d’imprimer un cercle vertueux sur le potentiel fourrager global de l’exploitation. Lorsqu’on n’y prête pas attention, la situation peut devenir caricaturale au point de positionner une monoculture prairie sur la surface accessible au pâturage des laitières et une rotation maïs-céréales voire une monoculture maïs de "l'autre côté de la route".